SANS DESSUS......DESSOUS.......
Ces deux petits boutons de rose avaient bourgeonné en catimini puis poussé en boursouflures arrogantes sur mon torse d'enfant.
Je me souviens de mon désarroi d'alors face à ce bouleversement qui colonisait mon corps nubile, allongeant ma silhouette et arrondissant mes hanches en de nouvelles rives convexes comme pour mieux endiguer à chaque mois la source sanglante surgie au creuset de la fêlure virginale.
Je devenais femme et je n'y avais pas été préparée...
Puis ce fut le rituel du premier soutien gorge gonflant mon buste comme une figure de proue indécente sur laquelle se posait le regard furtif des hommes ; celui là même qui me mettait en danger.
Dès lors, j'ai voulu oublier ces seins de convoitise, j'ai refusé de les investir d'un quelconque potentiel érotique.
Plus tard, à l'heure des premières promiscuités, j'ai même détesté toutes ces mains masculines qui, invariablement, n'avaient de cesse que de vouloir pétrir ces protubérances charnues, croyant en cela détenir le sésame de ma reddition...
Par quel miracle ce premier petit bout d'homme, cette part de ma chair germée en mon ventre a su, de sa petite bouche affamée et gourmande redonner vie à ces seins ?
Et ton amour a parachevé cette œuvre de réconciliation : avec patience et délicatesse tu m'as rendu ces seins exilés...
Tes caresses ont lentement réchauffé mes seins de glace.
Alors je t'ai signé un blanc-seing sur la page blanche de mes seins.
J'ai apprivoisé tes mains lorsqu'elles empaument ces fruits vermeils pour une tendre cueillette printanière,
J'ai goûté la douceur de tes lèvres suçotant leur pointe et par toi, j'ai découvert la sensualité de ces sentinelles écarlates dressées sous ta langue, rebelles et conquises à la fois.
Mais vois tu, je crois que ce je j'aime par-dessus tout, c'est lorsque ta tête encore enivrée d'amour, s'endort sur ma poitrine : là, juste à l'orée de mon cœur ....
Deux baisers (un à gauche, et un à droite...)
Biz,
A.
passé par là, par cette étrangeté de voir notre corps de modifiés, s'arrondir et sans
avoir été préparée ( je suppose que nos mères pensaient que nous avions la
science infuse). J'ai ressenti les mêmes émois que toi quand j'ai allaité la
première fois, sentiment de bohneur intense que d'enfin rendre utile ces seins
qui m'encombraient trop parfois. Comme toi, il m'a fallu du temps pour les
apprivoiser...en un mot, je me reconnais très bien dans ce joli texte !
bisoux
Choupa
Bonne année à vous, plein de bonnes choses !
Bises tendres