Elise et moi  SANS DESSUS......DESSOUS.......    

M'approcher...m'approcher doucement....poser ma main sur ta cuisse....la caresser longuement...m'enhardir toujours plus haut....atteindre un bout de tissu soyeux.... l'écarter...sensation de tiédeur...moiteur de nuit d'orage...glisser un doigt puis deux dans ce fruit obsédant... soupirs, gémissements, ongles qui s'enfoncent dans mon bras de plus en plus fort...enfin moment ultime...une plainte rauque couvre quelques secondes le chant des grillons et le bruissement du vent dans les feuilles...et en cette chaude après-midi d'été je sens ton plaisir m'envahir à mon tour mais pas comme si c'était le mien propre...je ressens réellement TON plaisir, je le vis, je suis devenu TOI, ça y est!  J'ai un orgasme féminin ! C'est grandiose ! Ca ne va pas durer...Effectivement, une fois de plus, alors que tu reviens à toi voilà que je redeviens moi...  Instant trop vite passé au sein duquel le début et la fin se confondent et dont je n'ai de cesse de réclamer le retour... le fugace et l'éternité ont sans doute le même goût à la fois sucré et amer ...mais même si la grimace doit accompagner le sourire, ce goût reste pour moi celui du revenez-y !

Alors que d'habitude je me réveille plutôt avec une érection, voici que ce matin me prends une petite poussée de lyrisme... En fait, je me rends compte très vite que j'éprouve les deux en même temps !
Ô sacrilège ! Une fois encore, les âmes bien-pensantes seront choquées de mes propos. Comme si la poésie, création de l'esprit, et cette tension dans le bas-ventre toute animale étaient incompatibles.
Les "spécialistes" de la poésie ou prétendus tels semblent mieux connaître les oeuvres que leurs auteurs et je les engage à se pencher d'un peu plus près sur les biographies non expurgées d'une Georges Sand, d'un Arthur Rimbaud ou, plus proche de nous, d'un Serge Gainsbourg.Ils ne le feront pas, prétextant que toutes ces frasques sont sans intérêt ou grandement exagérées... Cachez ce sein que je ne saurais voir...
Toujours cette fameuse hypocrisie de la société qui refuse la sexualité au grand jour tout en tolérant ce qu'elle appelle ses "turpitudes", à condition bien sûr que ce soit en  cachette et ce avec d'autant plus d'indulgence si celles-ci sont susceptibles d'une manière ou d'une autre de générer du profit.

Mais voilà que je retombe dans la prose, ma bouffée de lyrisme se serait-elle déjà évanouie ?

Je crains fort que oui…mais le reste semble plus long à se dissiper…pardon Monsieur Eluard. 

(Marc)