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J'avais imaginé tes mains longtemps avant de te rencontrer, un peu comme on rêve de colombes et de liberté...
Depuis l'enfance elles t'annonçaient : futur gravé au creux de mes paumes ou bien destin tatouant ma ligne de cœur : qui saurait dire?
D'autres mains ont précédé les tiennes qui ont désaltéré ce corps adolescent brûlant d'une fièvre nouvelle. J'ai voyagé au rythme de leurs doigts obsessionnels qui, d'autorité, prétendaient me domestiquer. Certains l'ont cru : glorieusement convaincus qu'ils me possédaient tandis qu'ils ne faisaient que me côtoyer.
Et moi, je continuais à rêver tes mains comme on rêve de partance ...
Puis tu es arrivé : sur la pointe du cœur, à pas feutrés , presque incognito. J'ai deviné ta présence tel un parfum discret dans l'amble de mes pas...
C'était un soir d'hiver, de froidure et de désolation.
Le feu crépitait dans la cheminée aux bûches gémissantes. Attablés face à face nous parlions de la vie et de tous ces petits riens bruissants et chacun se disait ainsi : du bout des cils ,avec cette pudeur voilée des découvertes perlées.
A la sortie du restaurant, le vent glacial nous a happé dans un tourbillon de feuilles mortes. À cet instant précis, à travers l'épaisseur du manteau, j'ai ressenti l'écho assourdi de ta main dans mon dos.
Et soudain l'hiver a fui.
Cette main là , ta main, je l'ai reconnue immédiatement : germée en pays d'enfance, grandie au verger de jouvence : elle venait d'éclore sur ma terre essartée et je lui offrais déjà le droit de l'ensemencer...
Je me souviens de tes mains d'alors : timides et espérantes, pudiques et fébriles à la fois.
Je me souviens de leurs ellipses suggestives sur ma peau de désir et d'attente. Je me souviens de ce frémir d'aimer ânonnant le syllabaire des incursions liminaires.
Je me souviens de tes mains lorsqu'elles ont rejoint les miennes et de leur danse ourlée de lumière.
Je me souviens de nos doigts fléchis puis entrecroisés et de leur duo muet qui faisait déjà l'amour par procuration.
Les ans n'ont pas usé tes paumes pas plus qu'il n'ont assagi le frisson ni tempéré l'ardeur de tes caresses aux arpents de mon corps.
Caracolent les jours dans la farandole des saisons : tes mains d'infinitude écrivent toujours la liberté, le bonheur d'être et l'espoir embelli.
Que mon « Demain » demeure entre tes mains...
(Elise)
Il ne vous aura pas échappé que nos articles vraiment très éclectiques traitent parfois de sujets très sérieux. C'est ainsi qu'en ce début de semaine, nous avons choisi de nous pencher sur l'énigmatique concept du "flux tendu" si souvent évoqué par nos éminents économistes à travers divers médias.
Qu'est-ce que le "flux tendu" ?
Dans le principe du flux tendu, la production est "tirée" par la demande et non par l'offre: il faut produire puis livrer sans délai ce qui est demandé.
Ce système exige une coordination très poussée entre les partenaires et peut poser des problèmes en cas d'incident à un point ou un autre en coupant momentanément le flux.
Afin d' éviter les ruptures en "aval" il convient donc de faire preuve d'une grande réactivité.
Seul un abonnement au flux RSS de notre blog permet de découvrir les mises à jour du flux tendu de Marc et la manière dont Elise va l'appréhender. Alors, n'attendez plus !
Le "flux tendu", assez souvent confondu, on peut le comprendre, avec le "développement durable"
Une voile en partance sur l'échine des vagues ...
La rose des vents ébouriffée dans ma chevelure
Le vol d'un goéland comme une blessure
Dans la rumeur salée
Et la plage esseulée se fiance au désert
Sous l'écho des pas enfouis...
Que deviennent
Le soupir de l'écume qui se meurt ?
L'hymen de la mer et du ciel par delà l'horizon ?
Vers quels ailleurs s'envolent
Les rêves des châteaux de sable défaits ?
Je ne sais pas.
Prends moi dans tes bras ...
( Elise )
« Mon alphabet pour que tu croies
Que je suis là quand je te quitte
Ma symphonie dans ton jardin
La mer dans ta rivière close
L'aigre parfum de mon destin
Sur le delta d'où fuit ta rose
L'odeur canaille de ta peau
Tendue comme un arc vers sa cible
Quand pointe de mes oripeaux
Le point de mire inaccessible
Du feu pour le bel incendie
Que j'allumerai à ta forge
Et moi qui ne suis pas régent
De tes propriétés câlines
J'irai comme l'apôtre Jean
Dormir un peu sur ta poitrine
J'y verrai des oiseaux de nuit
Et leurs géométriques ailes
Ne pourront dessiner l'ennui
Dont se meurent les parallèles »
Extrait de « Géométriquement tien »
Léo FERRE
Nous voilà contaminés par Ile (si ce n'est déjà fait : allez de ce pas visiter leur Blog : « Libertango » et vous danserez la vie sur de bien belles arabesques...)
Alors... en attendant que les sommités scientifiques trouvent enfin le vaccin qui éradiquera cette dangereuse pandémie des questionnaires, nous nous sommes prêtés au jeu.
Ainsi, avons nous glissé nos petons respectifs dans des chaussons Roses et Bleus pour ne pas faillir à l'arbitraire institutionnel entre garçon et fille ...
Avec toutes nos excuses anticipées envers les choux, les roses et les daltoniens non pris en compte ...
Si j'étais un sous-vêtement ...
Elise : Un collier de fleurs de tiaré ... porté sur les hanches.
Marc : un string noir porté par Elise...
Si j'étais un sex-toy ...
Elise : Le mental : source inépuisable sans laquelle l'érotisme n'existerait pas...
Marc : un godemiché à énergie solaire
Si j'étais un fantasme ...
Elise : Vivre uniquement d'amour et d'eau fraîche.
Marc : Faire l'amour à quatre ... les trois autres étant des femmes bi !
Si je devais faire l'amour avec un animal...
Elise : Il ne saurait être que mythique : mi humain, mi animal.
Le bon compromis : un Centaure.
Marc: Une femelle Bonobo : on les dit très douées !
Si je devais te dire quelque chose à l'oreille pendant l'amour
Elise : Merci pour tous les bonheurs que tu me donnes...
Marc: Ouiiiiii...continue !
Si j'étais Clara Morgane mais avec mon cerveau actuel...
Elise : A vous de résoudre l'équation... ( fastoche, non ?!)
Marc : Je me masturberais sur-le-champ pour connaître enfin un orgasme féminin !
Si j'étais une zone érogène
Elise : Cette minuscule zone située à droite dans le cou : déclic et décollage immédiat assurés ! ...
Marc: Les fesses
Si j'étais un détail absolument irrésistible
Elise : Un certain sourire de Marc lorsqu'il me regarde...
Marc: Un grain de beauté que seuls les intimes connaissent...
Si j'avais une morale sexuelle
Elise
« Jouis et fais jouir ; sans faire de mal ni à toi, ni à personne : voilà je crois toute la morale »
(Chamfort )
Marc
« Jouis : il n'est pas d'autre sagesse
Fais jouir ton semblable : il n'est pas d'autre vertu »
(Etienne de Sénancourt)
Si je me réveillais demain sans vagin ou pénis
Elise : J'intenterais un procès à Dieu : et inutile de plaider une erreur de... Genèse !
Marc : Il me resterait (entre autres) la langue et les doigts pour la faire jouir !
Lorsque j'ai ouvert la porte, tu lisais, étendu nu sur le lit. Je n'apercevais que tes doigts alignés sur le fil de la reliure : sagement regroupés comme des oiseaux prêts à migrer.J'imaginais ta nuque nichée dans les rondeurs duveteuses des oreillers, ton visage grave et ton regard de partance.
Je me suis avancée vers toi en silence ; presque cérémonieusement. Je crois que c'est l'aura de mon parfum qui a trahi ma présence. J'ai vu le livre s'abaisser lentement puis choir brutalement sur le plancher et je me souviens encore de ton expression sidérée me découvrant juchée sur de hauts talons, le visage masqué par un loup et la taille ceinte d'un porte jarretelles hissant haut sur la cuisse le voile noir de bas à couture .
Derrière mon loup, j'épiais ton souffle émietté...Tu semblais intrigué de me voir ainsi : enveloppée de mystère et de silence. Tu as voulu m'attirer à toi mais j'ai esquivé l'irréversible étreinte.
« Chut... Ne bouge pas » t'ai-je alors murmuré.
Ce soir tu ne pourrais que me respirer et me réinventer derrière mon masque et dans l'interstice des ajours de dentelle.
Cette nuit tu allais être l'objet de mes fantaisies car j'avais fait le pari de t'initier à d'autres dimensions et celui de te convertir à d'autres apesanteurs...
D'évidence, tu acceptais ce renversement des rôles ; visiblement excité par ce jeu nouveau. J'ai savouré avec volupté le tourment de
« ton » attente au creuset muet de tous les possibles. A distance, je me suis rassasiée de toi ainsi livré : soumis, impatient et curieux...
J'ai bu ton âme et distillé ton cœur dans cet occulte qui nous reliait : en deçà de la parole, au-delà des mots...
Q uand je t'ai menotté, une vague de frissons a ricoché sur ta peau et j'ai ressenti tous les fantasmes que cet entrâvement libérait dans ta tête. Paradoxalement, alors que cette soumission semblait être délivrance pour toi, j'expérimentais à la fois la griserie et le lest du nouveau pouvoir dont tu m'investissais.
Une pulsion carnassière m'a soudain submergée et j'ai eu furieusement envie d'abuser de ton corps, envie de rendre cette machine musculaire esclave de la faim ogresse surgie au creux de mon ventre.
Mais c'était trop facile, trop fulgurant, trop évident .
Je préférais jouer avec tes sens, je voulais te conduire sur ces sentes parfois méconnues ; souvent méprisées par bien des hommes ...
Tout d'abord, j'ai domestiqué tes épaules fortes pour qu'elles se fassent tendres et puis ton torse fier pour qu'il s'incurve sous le toucher évanescent . Puis j'ai léché tes pieds, sucé tes orteils, ourlé l'aine de tes cuisses, courtisé longuement ton ventre au satin de mes lèvres ; ignorant l'appel aguicheur de cette turgescence qui marquait midi à l'heure de ton envie.
Je voulais t'apprendre ces subtilités épidermiques si étrangères à l'éducation des jeunes mâles...
Dès que j'ai commencé à te frôler avec cette plume de paon, ton corps a regimbé, nié, rejeté cet attouchement si ténu avant d'en apprivoiser l'agacement mi diabolique mi angélique.
Et j'ai vu un à un les pans de certitude tomber et puis ta chair éclore; bouleversée par cette sensualité discrète et si féminine.
Tu vivais un autre corps, tu semblais heureux et un peu désemparé aussi en le découvrant multiple, subtil et infini dans la jouissance.
Nous ne nous sommes pas unis cette nuit là ; nous avons fait mieux : nous nous sommes appris, l'un à l'orée de l'autre.
Depuis, nous voyageons ensemble sur la gamme bohème des plaisirs mutants.
( Elise )
En ce début Septembre, la question qui m'énerve,m'agace,m'horripile au plus haut point et qu'il ne faut donc pas me poser:
"Alors, prêt pour la rentrée ?"
Eh bien non je ne suis pas prêt et je ne l'ai d'ailleurs jamais été car, tout enfant déjà, je détestais la rentrée qui signifiait la fin des
vacances, de l'insouciance, du farniente.
Scolaire, théâtrale, littéraire,parlementaire ou autre, le mot rentrée n'évoque pour moi que boulot, stress, train-train, journées qui raccourcissent... même la rentrée dans l'atmosphère qui ne
concerne que les astronautes m'incommode... franchement, est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère ?
A tout cela, il y a quand même une exception et au risque de paraître grivois, je vous la livre, image à l'appui:
"OUI, JE SUIS PRET POUR LA RENTRER !"
Vive cette rentrée là, la seule, la vraie, valable tous les jours de l'année et que nous n'avons même pas besoin de nous souhaiter "bonne"
sachant, et c'est bien la seule, qu'elle l'est toujours...!
(Marc)
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