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En dépit de son apparente authenticité, la lettre ci-dessous semble bien être apocryphe.
Aux exégètes de Choderlos de Laclos de se faire leur opinion...
Cher Vicomte,
Hé bien mon ami, je crains fort que vous ne vous soyez mépris à mon encontre, vous qui m'aviez jadis mise au défi d' égaler un jour vos prouesses amoureuses.
Laissez moi donc vous narrer en quelques mots mon équipée d'hier au soir : lors du bal donné chez la Maréchale, j'ai rencontré le jeune D... que nous avions déjà croisé au château l'été passé .D'ailleurs, autant qu'il m'en souvienne, vous aviez alors semblé prendre ombrage de l'entregent du personnage...
Je puis vous assurer qu'icelui gagne à être connu; ce à quoi je me suis employée lorsque les circonstances - qui ne devaient rien au hasard - nous ont réuni à la faveur d'une danse. ..J'ai donc joué les belles indifférentes entre ses bras et comme vous pouvez le deviner, sa réaction ne s'est point faite attendre : son intérêt de la sorte aiguisé s'est attaché à ma personne pour le reste de la nuit.
J'ai fortement pensé à vous dans la ferveur de toutes ces heures là...
D... possède la beauté et la jeunesse : deux atouts fort appréciables dont il m'a laissé entendre que je pouvais en user à ma guise....Et quand bien même il détienne encor cette candeur qui sied aux jouvenceaux pour qui l'amour n'est que sérénades romantiques, il a prédisposition naturelle à une grande sensualité qui laisse augurer de belles expansions.
Vous l'aurez compris : je tiens là un sujet fort prometteur dont je compte bien abuser...
Voici donc les appeaux disposés pour le convertir aux voluptés du libertinage.
J'ai déjà en l'esprit une foule d'idées à mettre en œuvre et, si vous m'en croyez, ces dernières ne tarderont pas à porter leurs fruits.
Mais... chut ! Je ne vous en dis pas plus sur l'heure...
Grand est mon regret de ne pouvoir vous offrir qu'une esquisse des attributs de D. croqués sur le vif par ma main émue...Las ! mon ami, en cette an de grâce 1782, vous n'ignorez point que Nicéphore Niepce n'est encore qu'un damoiseau et vous et moi seront à n'en point douter passés de vie à trépas, lorsque ses travaux , plus tard aboutis , seront bizarrement nommés "photographie"...
Votre dévouée Marquise.
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plein de baisers
Armandie
Notre chère marquise (car je ne doute point qu'elle le fût, eu égard à la facilité avec laquelle elle manie la langue de Molière) a toujours su s'entourer de damoiseaux prévenants et le jeune Joseph trouvera certainement entre ses bras une infinie source d'inspiration à ses travaux, et qu'il n'aura de cesse de coucher sur la plaque.
Vos réserves sur le jeune âge du jeune Nicéphore vous honorent, très chère, mais je me permettrai de vous rappeler que notre bien-aimé roi fut fiancé dès l'âge de neuf ans et que son deuxième mariage fut consommé prestement la nuit de ses noces, dans sa quinzième année.
Dix-sept ans me paraît donc un âge fort correct pour dégnaiser ce jeune puceau, et je place toute ma confiance dans vos talents pour que cette tâche soit menée rondement.
Auriez-vous enfin l'extrème amabilité de bien vouloir me faire partager certains de ces délicats travaux du damoiseau si d'aventure, vous retrouviez certaines de ces raretés.
Votre dévoué et fervent admirateur, Sultan.
Divine Marquise, Quel beau vit que vous croquez là. Auriez vous donc eu l'audace d'user de vos charmes et d'abuser de ce sceptre virginal?
Bravo, cette lette aurait eu sans nul doute sa place dans le roman épistolaire qui manque, ma foi, d'esquisses telles que celle-ci!
Biz
Les Vertigiens
Biz,
A.
Très Chère Marquise,
Je reconnais bien là votre audace à me rendre jaloux, tout du moins à égaler nos jeux masculins en cette ère libertine où nous, les hommes, nous amusons, faute de guerre, à croiser nos épées de chair avec vos antres mouillées dans les salons...
Ainsi donc vous avez à ce que je vois pris en mains ce bellâtre de D., dont il est vrai que le sabre tendu par vos doigts fins me donnerait presque envie de me joindre à vous pour goûter aussi les attributs de ce Damoiseau, et lui donner envie de recevoir le mien en cadeau ensuite...
Non Marquise à ce jeu ne me livrerait que sous vos directives, car je vous suis dévoué,
et dans le but inavoué - même si j'y prendrais grand plaisir aussi n'en doutez pas - de succéder entre votre cuisses à ce cher D. pendant qu'il reprendra des forces, usés par vos exigences de libertines insasiables ! Qu'en pensez-vous ?
Je ne doute point non plus que de me voir l'empaler de mon membre, avant ou après vos ébats avec lui, à l'égal de lui avec vous, vous tente assez pour que nous retrouvions tous les trois dans votre Boudoir libertin, à l'égal du bien que vous connaissez bien...
Et pendant que vous y êtes, invitez donc Marcos de Merteuil,
et cette jeune Cécile de Volanges, du haut curieux de ses 18 ans révolus, afin que tous ensemble nous puissions l'initier à vos (nos) jeux,
et pas seulement aux gâteries saphiques que vous lui avez accordé sous ses suppliques l'autre jour, raffinement que vous m'avez autorisé à observer avec délice derrière votre rideau qui d'ailleurs en porte encore les traces humides...
J'attend votre réponse et vous envoi de mon côté trois "instantanés" croqués par moi de mes formes après l'état où vous mis à la lecture de votre missive, et dont je vous sais gré de ne point m'y laisser ainsi à distance...
A vous revoir Marquise Elise...
Baisers libertins tendus... Valmont.