ANIMUS IN ANIMA
Mon cœur : tu m’as souvent dit ton regret de ne pouvoir être, l’espace de quelques heures, une femme. Plutôt, devrais-je dire « Cette » femme, apte à éprouver plusieurs orgasmes successifs avec la même extravagante intensité lubrique.
Je te suis infiniment reconnaissante de braver à la fois l’interdit mâle et l’Omerta masculine en te révélant ainsi : dans cette dimension humaine qui se moque du sempiternel duel homme/femme savamment orchestré par quelques irréductibles machos et tout autant de stupides Amazones autarciques.
Ta confidence m’a tant bouleversée qu’elle m’a plongée dans une réflexion dont je viens ici, te dévoiler le pari fou : te faire ressentir le plaisir au féminin, dans sa spécificité organique tout autant que dans sa duplication inaltérée.
Je veux que tu deviennes –l’espace d’une nuit ou d’une heure – non seulement mon ventre, mes seins, mes hanches et tout mon corps bouleversé mais que tu sois ce cri arraché aux entrailles, cette dérive infinie, cette perdition des sens scandée comme autant de « petites morts » que je te ferai vivre sur tous les modes et tous les tempos.
Je veux que, dans une incorporation parfaite, tu habites en absolu la sensation et le ressenti non de la femme que je suis mais de ce qui me dépasse : la féminitude.
Je rêve d’aborder ta voie secrète, de prendre ton intimité au défilé sombre de tes reins, pour t’investir, t’habiter, te posséder encore et encore jusqu’à déverser en toi ma virtuelle semence.
Je veux te brûler à l’acier rougi de mon désir, ciseler cette dague entre langueur et brutalité, tendresse et bestialité afin que tu la sentes d’abord t’assiéger puis, irréversiblement te pénétrer, te déflorer, te conquérir, te convertir, te transmuter avant qu’elle ne te cloue enfin au pilori de la jouissance concave.
Alors seulement, il te sera donné de ressentir au plus profond, incrustés jusque dans la mémoire cellulaire, les stigmates indélébiles de la double possession invasive du cœur et du corps confondus.
Mais vois-tu, mon amour, la Nature stupide a planifié les fonctions à défaut des rôles et, à mon grand regret, je ne pourrai jamais parachever l’investiture en t’engrossant …
Je te disais « Mon cœur » au début de cette lettre ; à ce stade de l’évocation, un seul mot s’impose: ... « Ma chair » !
Je te promets l’ouragan, la foudre, l’incendie, le séisme et la folie aboutie de noces barbares.
Je te prédis l’autre part de toi réconciliée : ton Anima
Elise
Vendredi 9 juin
5
09
/06
/Juin
02:16
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Par ELISE ET MARC
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Publié dans : elisetmoi
21
A la lecture des commentaires ( j'apprécie vraiment cette inter- activité ! ) je suppose qu' Elise a eu aussi une démarche symbolique qui illustre la double polarité du Yin et du Yang auquel Thomas fait allusion.
Ici le sexe n'est pas réducteur ... bien au contraire, il ouvre à bien d'autres réflexions.
Belle démarche ....
Continuez à nous divertir, à nous charmer et à nous faire aussi réfléchir ; mine de rien ....
Amitiés
Richard
Belle lettre, bel amour partagé... vers le plaisir commun.
A trés vite
Elle
lorsqu'élise pénètre marc , ce n'est pas avec sa chair, ainsi une femme n'éprouve pas la meme chose d'etre pénétrée par un objet que par un sexe, ce n'est pas forcément moindre mais c'est différent
l'objet est inanimé
à moins qu'elle ne le pénètre de sa main
la jouissance de marc pénétré par elise sera jouissance masculine, l'orgasme féminin ne pourra lui être accessible et restera aussi mystérieux qu'auparavant, comme la jouissance de 'lhomme l'est pour nous
l'homme bi-sexuel ou homosexuel n'en reste pas moins un homme...meme dans l'étreinte, et au plus profond de la sodomie
aussi beau soit ce texte, aussi belle soit cette volonté d'elise d'offrir à marc de pénétrer dans sa chair, cela reste vain, et je crois que c'est ce qui fait toute la beauté du couple, ce mystère qui perdure...
mais marc aimera sans aucun doute d'etre investi ainsi par élise, et élise jouira de son plaisir
il me semble même que cela manquerait d'ailleurs....
c'est tellement beau et tellement bon d'ètre aimé comme ça!!!
bisous à tous les deux
gilles
trés bel homage
un spécial dédicace à une de mes blogeuses préférées dans mon blog ;-)
Lire et relire toujours aussi beau !
Bonne soirée les amours
Ninou
Elise J'en reste sans doigt, que dire devant une telle déclaration. Merci de nous faire partager votre amour.
Marc quelle douce invitation, c'est sûr Elise va te prendre... au mot.
Je vous embrasse, baiser plein de douceur.
Ninou
1+1 =3 me convient tout à fait, laissant liberté à chacun de pousser à sa guise et de revenir embellir le couple.
Elise, c'est un texte puissant Merci.
Baisers animés
Paco
Quelques triples retours en arrière coupent ton texte en effet Auguste, mais il n'empêche qu'il est bien posé !
Tu dis qu'ils "altèrent" ton texte, mais je reprendrai ce mot, pour dire que pour nous (l'Amante Poivrée et moi même) avons longtemps cru que le couple était 1+1=1, et en fait il faut trouver les "signes qui l'altèrent", c'est à dire qui le font devenir "autre" et alors là où nous en sommes, nous pensons que le couple est 1+1 fait que chacun devient un
remarque la calligraphie de ce mot "un" tel le yin yang, alors en parlant de technique on peut dire aussi 1+1=69 ;-)
Tu dis qu'il "altèrent" ton texte, mais je reprendrai ce mot, pour dire que pour nous (l'Amante Poivrée et moi même) avons longtemps cru que le couple était 1+1=1, et en fait il fau trouver les "signes qui l'altèrent", c'est à dire qui le font devenir "autre" et alors là où nous en sommes, nous pensons que le couple est 1+1 fait que chacun un remarque la calligraphie de ce mot "un" tel le yin yang, alors en parlant de technique on peut dire aussi 1+1=69 ;-)
Quelques \\\ altèrent le commentaire que nous venons de mettre. Nous en voulez-vous?
Thomas vient de mettre un commentaire très intéressant...
Les mots sont forts. Le sens est fort. L\\\'homme-femme possédé par la femme-homme. On peut fantasmer sur les techniques certes mais ce qui importe dans cette démarche, c\\\'est ce qui est et ce qui n\\\'est pas. Elise peut déflorer Marc, le pénétrer, le mener à un orgasme mais ce sera toujours l\\\'orgasme d\\\'un homme. Marc sentira un plaisir fou, un plaisir inconnu. Il ne sera pas pour autant femme. Il s\\\'imaginera femme. Le plaisir de femme ne sera que dans la tête de Marc, le plaisir de son corps sera bien masculin. Elise, quand elle pénétrera Marc ne sera pas un homme. Elle le fouillera avec des artifices. Ce ne sera pas la chair d\\\'Elise en Marc. Elle verra le plaisir de Marc mais elle n\\\'aura pas le plaisir d\\\'un homme. Le plaisir d\\\'homme qu\\\'elle aura sera imaginé. Mais cela, est-ce le principal? Cela ne justifie-t-il pas simplement que le plaisir se passe dans la tête? Dans la tête on peut tout oser, tout penser, tout sentir. Les gestes, les actes, les actions ne sont que des outils. Mais que cela fait du bien!
Dans tout cela, vous montrez tous les deux que votre amour est fusion. Elise est femme et homme à la fois. Marc est homme et femme à la fois. Seulement quand Marc est avec Elise. On pourrait illustrer cela par 1+1=1. Deux êtres qui séparément sont homme et femme à la fois et quand ils sont ensemble, le couple est homme et femme à la fois. Les sexes n\\\'existent plus. Seul l\\\'amour est là. Avec le plaisir de l\\\'amour!
Action!
magnifique idée
sublime échange
doux couple
chez l'homme l'anima est cette part qui féminine inhibée qui lui fait peur et l'attire (toujours le couple peur / désir) et qu'il va l'amener à la projeter sur les femmes qu'il rencontre.
Alors quand tu dis Elise "Je veux que, dans une incorporation parfaite, tu habites en absolu la sensation et le ressenti non de la femme que je suis mais de ce qui me dépasse : la féminitude. " , je crois que c'est tout à fait cela, la compagne - et le compagnon pour les femmes, ou le compagnon homosexuel(le) - avec laquelle on vit représente au mieux notre anima, nous permettant ainsi de la découvrir, et si dans un cas comme tu le décris cela a l'air puissant et idéal, cela peut être "difficile et douloureux", tout dépend de l'anima que l'on porte en soi.
A nous, homme, de de la considérer comme une déesse concrète que nous pouvons adorer mais à laquelle nous ne cédons pas à tout, nous nous positionnons.
Car la finitude du couple (commele devrait être celle de la famille à un autre niveau) est de rendre chacun plus humain, plus individué.
Cela implique que nous autres, hommes (le raisonnement est identique à l'inverse pour les femmes àmon avis) nous devons rentrer en contact avec cette anima incarnée, en lutte (au sens du sport) pour quitter notre place d'enfant, d'adolescent décalé et mauvais rêveur qui se prend pour Rambo ou Rocco pour devenir l'homme que nous sommes.
Alors tel le symbole Yin § Yang notre anima sera incoroporée à notre animus
notre compagne, femme complète vivra avec un homme complet.
Bon, faut queje retourne au travail (celui de devenir un homme complet :-) )
bises à vous deux
Marc