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De toi, je ne perçois, entre deux salves aveuglantes de flashes, qu’une silhouette en mouvance et un visage secret derrière l’objectif.
A l’affût, épiant le moindre de mes mouvements, tu traques le sillage de l’impulsion et l’arabesque du geste.
Immobile, je prends le vent de ta respiration et mes narines frémissent sous les particules éclaboussées de ton eau de toilette. Par tous les pores de mon épiderme, je m’imprègne de ton odeur, de ta chaleur comme autant de vibrations au péril de mon territoire.
Mon corps simule l’allégeance et rampe lentement vers toi au couvert de la pénombre.
L’index sur le déclencheur, tu me mets en joue, tu me focalises, tu me pixellises jusqu’aux ultimes retranchements de l’intime.
Mon échine s’arc-boute, mes reins se creusent, ma peau s’agace et tous mes muscles se tendent dans l’attente prédatrice.
Un éclair de trop et c’est l’orage qui ouvre alors sa brèche en moi.
Je bondis à l’assaut de tes chevilles. Mes ongles s’enfoncent avec une cruelle délectation dans la chair fragile et la douleur t’arraisonne à ma faim cannibale.
Tu chancelles sous la griffure et nous roulons sur la savane fauve du tapis.
Une tendre joute nous prend, nous déprend, nous oppose et nous réunit dans l’alternance des chevauchements d’influence.
Je te laisse savourer l’instant de répit : celui des dominances éphémères lorsque le chasseur croit en l'hallali.
Je devine ton sourire satisfait enfoui à la trame de ma chevelure : il y a tant d’innocence dans ce triomphe qui s’abandonne sur mon corps que je te laisse l’illusion de ma reddition…
Ton visage s’appesantit contre le mien. Immobile, j’écoute le rouge martèlement de ton coeur qui exulte à la jugulaire.
Une féroce envie me prend d’entailler cette palpitation et de boire à ton cou la sève écarlate de ta vie.
Trophée de chasse déchu, l’appareil photo gît à l’orée de nos corps enchevêtrés : seul témoin aveugle de nos noces barbares…
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La femme a depuis la nuit des temps cultivé le don de la soumission pour mieux assurer sa domination, et il suffit de voir dans quelle position se terminent souvent les joutes amoureuses pour comprendre que la maîtrise de la situation revient inmanquablement au sexe dit faible !
Mais qui s'en plaint ?... Notre condition nous satisfait de toute évidence, et laissons aux féministes et machistes de tous bords leurs illusions.
Une fois encore, j'admire la perfection de ce cliché, et sans sombrer dans la banalité sur la plastique d'Elise (il est facile de lire dans mes pensées !), je déguste toujoursq avec autant de volupté cette signature sépia qui est la votre, la douceur des plans, le fini du cadrage...
Baisers primitifs...
Je suis heureuse de voir que je ne suis pas la seule à savoir provoquer son Mâle pour son propre plaisir de Femelle : sentir les palpitations des veines de l'animal et cette envie de les croquer...et boire le sang de celui qu'on aime..est-ce fou ????
Rassure-moi.....merci belle Elise.
Bisouxx de Céline
Bien vu ce thème trés félin. Tu es douée Elise, j'aime transposer les images que tu évoques par tes mots.
Cet instinCt si bien illustré par le coté fauve de ton article est à fleur de peau de tous ceux qui aiment l'érotisme et le sexe je crois.
baisers ronronnants
Armandie