SANS DESSUS......DESSOUS.......

Blues trottoir

 

 

 

 

La pluie lustre de nacre et d'or les pavés du boulevard.

Tête baissée sous son parapluie , elle hâte le pas.

 

Le choc, frontal

Deux silhouettes qui se fragmentent ,

Deux regards bousculés qui se croisent mi-furibonds ,mi-confus

Et soudain, le passé balafre l’instant et vient cingler leurs visages.

 

Elle lui tend la main.

Il hésite puis l'embrasse  comme autrefois, lorsqu'il venait se désaltérer à son visage.

 

Elle frémit sous l’effleurement de ses lèvres :

Elles ont encore la tiédeur fondante des baisers défaits.

 

Il lui propose la chaleur d'un bistrot, celle d'un vin chaud aux épices

Et tous les souvenirs qui vont avec...

 

 

Elle décline l'invitation.

Il insiste...

Elle persiste ...

 

Il lui donne son numéro de téléphone et lance un :

" Tu m'appelles ! " persuasif et déjà convaincu.

 

A quoi bon  ?

 

Ce n'est plus Lui

Ce n'est plus Elle

 

Tout au plus deux fantômes de hasard égarés dans l'exotisme du présent .

 

La pluie continue à jouer des claquettes sur le trottoir.

Sous le pont Mirabeau coule la Seine; imperturbable.

 

Il n'y a plus d'après pour les amours de jeunesse...

 

(Elise)

 

 

Mer 7 nov 2012 6 commentaires

Quels talons vertigineux ...

Qui ne rêverait pas de fouler les pavés en ta compagnie ?

Baisers blues.

Philo - le 08/11/2012 à 00h31

J'aime....... J'aime le récit de ces retrouvailles inoponées... J'aime la tonalité....

Merci douce Elise.....

Doux baisers....

Lilly - le 08/11/2012 à 13h22

Très émouvante ton histoire douce Elise et tellement vraie!... Comme une braise le serait, effleurée par un souffle, elle ravive chez moi le souvenir de quelques lignes réellement écrites un soir de blues.  Trois lignes jetées sur une feuille, depuis le bout du monde, pour un amour perdu: "... Et quand dix ans plus tard il s'est marié, c'est par lui qu'elle l'avait appris. Il le lui avait annoncé tout simplement, comme l'aurait fait un ami." Imagine qu'elle vienne les retrouver ici, sur votre site... Ce serait fort, non? ;o) Bisous doux de Fred.

Fred - le 11/11/2012 à 20h12

Très beau texte (et belles jambes), dont la nostalgie le teinte en beauté comme le brouillard habille le matin au lever du jour : c'est vrai les amours de jeunesse restent souvent inégalés, peut-être parce qu'ils sont le creuset d'un plaisir alors nouveau et forcément unique, baisers à toi, amitiés à Marc.

Valmont - le 13/11/2012 à 18h44
Etre ou avoir été, n'est-ce pas ? Curieux paradoxe des souvenirs qui nous poursuivent parfois, et que nous ne pouvons pas rattraper. Mais pourquoi, dans cette histoire si proche de la vie, l'un semble plus y croire que l'autre ?
Eronaute - le 15/11/2012 à 02h53

La magie de certains instants est parfois éphémère et s'efface avec le temps, on dit que la passion se cultive et s'entretien de petits rien chaque jour... l'absence éteint parfois le feu... Baisers soyeux !

MissLegs - le 19/12/2012 à 15h09