SANS DESSUS......DESSOUS.......

Banc et Neige

 

 

 

Le soir engrange déjà sa moisson de souvenirs diurnes.

Je pressens une nuit de froidure empreinte d' une odeur de neige sale

Pourtant, à quelques jours de Noël, la neige c'est une part d 'enfance, des bribes d'innocence, un enchantement retrouvé...

Enfin, ça devrait...

Ça devrait nous emporter dans des odeurs de marrons grillés, des saveurs de pain d'épices, des rires joyeux d'enfants, des regards éblouis sous la voûte des guirlandes illuminant les rues .

Autant de bonheurs simples et gratuits soudain devenus invisibles et inaudibles et que l'âpreté de la crise ne saurait à elle seule expliquer.

 

Un état généralisé de léthargie, un malaise diffus semblent s'être insidieusement emparés des humains...

Hier, en traversant un square déserté, je me suis faite piéger à mon tour: j'ai regardé ce banc recouvert de neige et une sensation de vide immense m'a gagnée.

Avant, j'aurais trouvé le lieu délicieusement romantique, j'aurais imaginé les silhouettes enlacées d'amoureux intemporels mais là, je ne voyais plus qu'un banc pétrifié de solitude , immergé dans la désolation d'un jardin fantôme où la nature même avait perdu son âme...

Avant mais alors ... Avant quoi ?

 

Peut être, avant que les médias ne nous intoxiquent un peu plus chaque jour de manière quasi obsessionnelle en revenant sur cette échéance prétendue fatidique du 21 décembre ...

Certains y croient dur comme fer alors que bien d'autres -fort heureusement- se montrent parfaitement incrédules.

Il n'en demeure pas moins le constat de cet inquiétant syndrome de contagion que La Fontaine évoquait dans la fable "Les animaux malades de la peste" :

" Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés "

 

Ai- je cru cette ville morte et tous ces cœurs vitrifiés ou bien est ce l'expression d'un désamour généralisé pour ce monde en passe de devenir " Stone" ?

 

 

( Elise)

 

Ven 14 déc 2012 9 commentaires

Sans doute as-tu ressenti une foule de sentiments et d'émotions à la fois : le temps qui passe, le passé qui ne reviendra jamais au même, et aussi la superficialité de beaucoup de gens à ne voir que le côté matériel des choses, alors que le paradis est sur terre aussi, et que c'est à toutes et tous de le rendre plus beau... Il se pourrait bien qu'un jour la fin du (d'un) monde soit le fruit d'un abrutissement collectif à ne plus le voir vivre, et nous avec, devant nos yeux... Baisers partout, amitiés à Marc.

Valmont - le 14/12/2012 à 14h23

Parce que ce n'est pas la fin du monde le 21 ? Quelle déception, alors que depuis trois mois je ne paye plus mes factures .....

Difficile de revenir aux petits plaisirs simples qui agrémentent notre vie et qui devrait nous suffire à moins de se couper complètement de ce monde de fous ....

Bisous a vous deux les amoureux .

Marie Elise - le 15/12/2012 à 02h31

Le 21, ce sera... l'hiver. C'est-à-dire la fin de cet automne interminable où les jours n'en finissent plus de raccourcir encore et encore. Personne ne saura remarquer, sans le soutien d'un éphéméride, que les jours vont grapiller une minuscule minute de rien du tout, et pourtant, c'est une réalité connue depuis des siècles.

 

Le 21/12/2012... sera-ce le début d'une nouvelle saison pour l'humanité ? Je suis frappé de penser que nous portons tous la nostalgie d'un paradis perdu qui n'a jamais existé en tant que tel : il s'agit uniquement de celui de l'innocence de notre enfance. Nous avons piqué des crises de colère, nous avons eu des moments de méchanceté sans pareille envers nos copains, nous avons voulu mourir d'avoir été grondés... beau paradis !

 

Mais nous étions entiers, et nous avions le coeur à taille d'infini, aussi nous ne saurons jamais retenir de ce temps - et c'est heureux - que cet amour immense qui gonflait nos coeurs à chaque fois que nous inspirions ce souffle de vie à pleins poumons.

 

On a parfois l'impression que même les enfants de ce siècle sont en passe de perdre cette innocence... Que leur restera-t-il, s'ils n'ont même plus de paradis perdu ?

 

Le paradis perdu est devant nous. Il espère si fort se laisser trouver. Peut-être le 21, une minuscule minute d'amour en plus dans la journée qui passe... Le paradis à retrouver pour un adulte, c'est d'accepter ce deuil immense que la vie peut être infiniment belle dans un monde fini, un monde où nous n'avons plus l'innocence mais où nous pouvons pardonner aux enfants que nous étions d'y avoir cru trop fort et d'avoir désespéré de perdre nos illusions.

 

Quand je vous lis, j'ai parfois - souvent - l'impression que vous détenez déjà - et déjà partagez - cette minuscule minute d'amour en plus. Vous êtes - vous et tant d'autres - notre promesse intime du solstice d'amour à dépasser pour gagner la conquête du paradis à retrouver.

Pomelo - le 15/12/2012 à 18h15

Quand le monde touchera à sa fin

Je te dégusterai sans fin

Evidemment, tout ceci afin

Que l'on ne me traite pas d'aigrefin

 

erotictac - le 16/12/2012 à 15h04

Les flocons virevoltants de ma tendresse s'envolent vers vous deux....

Lilly

Lilly - le 17/12/2012 à 13h47

Mais quand le 21 décembre sera passé Elise, quand la neige aura fondu sous les chauds rayons du soleil de printemps. Notre banc sera toujours là. Tu verras alors, les jupes vont raccourcir et les décolletés vont s'ouvrir comme des narcisses. Prends la peine alors de lui faire honneur à ce banc magnifique, par exemple en lui affrant la chaleur de ces jolies fesses bien rondes qu'on adore tous. Ouvre un livre un peu chaud et fais nous le plaisir d'une petite lecture hystérique, pourquoi pas? une vidéo?... Tu en penses quoi Marc? Bisous doux de Fred qui refuse absolument toute cette morosité ambiante que tu décris

Fred - le 18/12/2012 à 22h02

Un petit coucou en passant par ici, j'aime beaucoup la nouvelle photo que vous avez mise en haut de page...

casualito - le 21/12/2012 à 13h59
Les médias, oui... qui ne donnent aux masses que ce qu'elles attendent. Parce que si nous ne regardions pas la télé ? Si leurs parts de marché baissaient, ne finiraient-elles pas par proposer autre chose ? Notre société a les médias qu'elle mérite et dont le carburant essentiel est l'opinion publique (qui n'existe pas, selon Bourdieu). Une histoire de serpent qui se mord la queue ?
Eronaute - le 23/12/2012 à 02h22

Je n'arrive pas à retrouver l'esprit de noêl , la faute à la crise peut être je ne sais mais il me semble avoir disparu

 

ta note entre en resonance avec ce que je ressens 

 

bises à vous deux 

waid - le 25/12/2012 à 21h07