SANS DESSUS......DESSOUS.......

extrait du film Romance de Catherine Breillat

                                            Illustration extraite du film " Romance" de Catherine Breillat

 

 

 

 

J’avais alors, chevillée au corps, cette curiosité exubérante et intrépide qui pousse à découvrir et expérimenter .

 

Ainsi , c'est une peau d'innocence qui s'est cherchée auprès de vous.

Vous…

Amants à l'ombre incurvée dans des lits d’exaltation , entre vos bras je rêvais si fort d'absolu que je vous offrais tout : corps-cœur-âme ; sans partage.

 

J'imaginais la tendresse, le temps posé et la romance jolie qui auraient fait ronronner mon cœur au diapason de la mécanique charnelle.

Mais vous tous, vous étiez bien trop pressés, vous étiez des ogres .

D’enlacements fiévreux en étreintes brisées, de caresses hâtives en morsures profondes, vous avez grignoté mes jeunes années avec vos dents de loup.

 

Et tous ces nouveaux rendez-vous où , croyant me rejoindre, vous m'aviez déjà perdue.

Entre esquisses de pas de deux et entremêlements, nous nous sommes croisés, toisés, délaissés et oubliés.

 

Maintenant, je vous dis : Merci ! Non pour ces agrégations de vous à moi mais pour ces rendez-vous avec moi-même auxquels vous avez contribué sans l'avoir voulu ni même imaginé un seul instant.

 

Nous avions pour viatique l'insolente jeunesse et nous nous croyions invincibles autant qu'éternels...

 

Depuis, nous avons appris combien, à l'aune humaine, les "toujours " et les " jamais " sont frappés

du provisoire . 

Nous avons éprouvé ce temps qui façonne les êtres et la manière dont il entaille la cuirasse des certitudes.

La romance, peut être nous la fredonnons encore mais sur une partition et des paroles tout autres.

 

Et si nous avions tout simplement appris à Aimer ?

 

 

  (Elise)


Mer 17 avr 2013 8 commentaires

Que dire ? Chacun de ces mots est d'une vérité crue et éblouissante.... noter, peut-être, qu'il est précieusement rare de déclarer ainsi sa flamme, à la fois sans concession et sans amertume, aux amours inachevées, ratées, aux errements qui nous ont tissés ce que nous sommes.

Pomelo - le 17/04/2013 à 21h05

"L'éternité c'est la mer allée avec le soleil...."

Baisers tout plein de tendresse....

Lilly

Lilly - le 18/04/2013 à 15h16

Merci pour cette magnifique leçon Elise. Maintenant, je n'ai plus qu'une envie... Si tu veux, tu mets ta main dans la mienne et je t'emmène. On va tout recommencer ensemble depuis le début, tout reprendre pas à pas et avec un peu de cette expérience acquise,après cette leçon de vie que tu me donnes, c'est promis tu ne me reconnaitras pas tellement je serai attentif, à l'affut du plus infime de tes frémissements, du moindre de tes désirs... Un bisou très doux de Fred.

Fred - le 18/04/2013 à 23h02

C'est beau Elise, et c'est tellement vrai . Quand on parle des ravages du temps, on oublie aussi les bonheurs du temps passé . Gros bisous a vous deux .

Marie - le 19/04/2013 à 01h57

C'est avec une grande joie et un plaisir vrai que je vous retrouve ici chère Elise. Vous me reconnaîtrez assurément. Douces pensées.

La Hussarde - le 21/04/2013 à 11h35

Et après (ou sous) les ogres, j'espère que tu as trouvé les hommes... toi si femme ! :)

Une belle réflexion, Elise : oui, que ce soit par étapes, maladresses ou égarements, tout ce qu'on vit nous fait avancer...

Baisers songeurs

Ambre - le 21/04/2013 à 23h25

La belle érotique se cherche, se fait en ressenti, dans un temps de sensations qui prend d'une vie une façon de se reconnaître, l'esprit manifeste le plaisir au soir des retrouvailles...

Fourmillant - le 27/04/2013 à 03h31

Eh oui exactement, aimer et l'apprentissage du plaisir passe par des hauts et des bas (si j'oses dire). Et comme disait cocteau que je cite récemment : Le verbe aimer est difficile à conjuguer : son passé n'est pas simple, son présent n'est qu'indicatif, et son futur est toujours conditionnel. Baisers d'un apprenti toujours en la matière...

Valmont - le 28/05/2013 à 14h22