SANS DESSUS......DESSOUS.......





  Je suis La source noire et mystérieuse Qui jaillit, rubis, à chaque lunaison Le réceptacle de l’amour charnel Et le creuset de l’existence humaine Où se joue l’alchimie de la vie A l’origine du Monde Depuis la nuit des temps …   Je suis La porte dérobée Qui ne livre ses arcanes Qu’à celui qui en détient la clé Le nid douillet et chaud Gonflé par le désir Au ventre de l’absence Qui palpite, chante et jouit Sous la houle de tes hanches Le calice thésaurisant tes soleils éclaboussés Je suis alors Ce vagin heureux, comblé
Et toujours insatiable de toi !   Mais pour d’autres… hélas, Je suis Un lieu de non droit Par certains hommes Violé Méprisé Assassiné Un lieu de souffrances Et de maltraitance Réduit au silence, muselé
Par Infibulation et Excision Pourquoi tant de barbarie ? Pourquoi tant de mépris ? Pourquoi cette étonnante amnésie Et l’oubli criminel de cette contrée Où ils furent eux-mêmes conçus ?   Mon émoi et ma colère qui gronde Et ce goût violent de rébellion Lorsque je pense A toutes ces femmes Mes sœurs d’Ici et d’Ailleurs Abîmées Niées, reniées, répudiées Dans leur corps et leur âme A qui l' on a volé la chance De connaître la volupté et la jouissance A toutes ces femmes qui n’ont connu Que la brutalité et l’atrocité A ces femmes privées de liberté Dépossédées de leur corps Mutilées  dans leur coeur Et par une ignoble folie Condamnées à  ignorer
La grâce et la splendeur  du verbe
......... AIMER !........   Elise 

* Article librement inspiré du recueil «  Les Monologues du Vagin »                     
De Eve ENSLER…

         
Ven 10 fév 2006 4 commentaires
C'est superement bien écrit...
Laurent - le 10/02/2006 à 06h31

c'est excellent...mais j'aime aussi bcp le texte original..


bisous et bon wk a vous deux

jean yves - le 10/02/2006 à 09h21
Elise... tu as une belle plume... belle réécriture... entre la photo de la Source et le texte des Monologues du vagin, tu as été bien inspirée...
Auguste - le 10/02/2006 à 09h38
Elise ,toujours cette inspiration qui caresse notre regard passionné par la beauté des mots ,un portrait peint avec talent que même Baudelaire dans les fleurs du mal ne pourrait écrire avec tant de desir..amitié
souviens toi - le 11/02/2006 à 23h20