SANS DESSUS......DESSOUS.......

Au secret de la chambre, j’aime ces siestes sans lisières qui oscillent entre éveil et somnolence. Ces instants où, dans un ressac feutré contre les persiennes, le monde extérieur devient hypothétique.
Dans les replis des draps, le temps chiffonné s’enlise ; jusqu’à l’oubli.
Mais il suffit d’un tressaillement pour que l’air se mette à vibrer sous l’arabesque d'un geste engourdi.
Ta main vient s’échouer sur ma nuque. Diaphane, elle épouse la courbe de l’épaule avant de glisser délicatement sur la sente médiane du dos. Puis elle creuse le vallon de mes reins avant d’embraser la fêlure entre les dunes de mes fesses.
Mes cuisses s’écartent imperceptiblement mais ta main ignore cet appel muet et poursuit sa flânerie, redessinant le galbe des mollets pour finir, bracelet de chair autour de mes chevilles.

Et ma peau assoiffée se fait buvard au creux de ta paume
Dans ce parler muet qui n’a pas de mots.

Desserrant enfin son étau, ta main remonte avec une lenteur infinie le défilé soyeux de l’entrejambes : inexorablement je m’ouvre à toi dans l’indécence fébrile de mon ventre quémandeur.
Cette main qui flatte d’abord la rotondité de ma croupe offerte comme pour mieux cerner le mitan du désir avant d’y appliquer une flamboyante fessée : détonnant cocktail de raffinement et d’animalité qui attise mon envie de toi… 

Et tout mon corps tremble sous ce frémir d’aimer.

Je voudrais arrimer la chair de ma mémoire
Sur les traces fugaces de ta main vagabonde
Et graver le chant de ma plainte amoureuse
Dans la main courante du temps…

 Elise