SANS DESSUS......DESSOUS.......
Elle ôta le capuchon en métal doré et, avec une lenteur
gourmande, ses doigts tournèrent la base du tube jusqu’à faire surgir un bâton tendre et fondant.
Elle éprouvait alors une forte émotion, une volupté qu’elle n’expliquait pas. Peut être des bribes de souvenir : celui d’une mère mettant une touche finale à sa toilette, peut être aussi
l’évocation de ce prodige viril et turgescent dont elle ne se lassait pas et qui l’éblouissait encore et à chaque fois.
Assise devant la commode ancienne surmontée d’un grand miroir, elle
regardait le reflet de ses mains espiègles jouant à cache-cache avec ce bâton rose qu’elle faisait tour à tour disparaître dans son étui puis réapparaître
en une suave éclosion cosmétique.
Alors, mais seulement alors, elle penchait son buste en avant, rejetait légèrement la tête en arrière avant d’arrondir ses lèvres mimant un « ô » surpris et ravi à la fois.
Elle n’appliquait pas directement la texture sur sa bouche, préférant prélever juste un peu de couleur qu’elle transférait en frottant délicatement sur le bâton coloré la pulpe de son index
avant d’en décalquer la caresse diaphane sur ses lèvres entrouvertes.
Puis, elle en peaufinait le contour en soulignant discrètement d’un crayon couleur chair l’arc de Cupidon, là où se dessine la séduction, où la convoitise creuse son nid et où s’immisce le
désir secret.
Elle habillait ses lèvres de ce même rose nacré irisant son petit coquillage et c’était comme une évocation subliminale de l’intime.
C’était ainsi que lui venait le goût de lui : un mélange de miel et de sel sur les lèvres, une saveur parfois douceâtre, tantôt poivrée en bouche.
C’est ainsi qu’elle l’invoquait, ainsi qu’elle l’invitait, ainsi qu’elle le convoquait à venir contre sa bouche.
(Elise)
Ca paraît si simple, comme un petite psychanalyse express d'un geste tellement féminin, on se dit "Bon sang, mais c'est bien sûr ! Comment n'y ai-je pas pensé plus tôt, voire même, comment ne me suis-je jamais posé la question ?"
Et finalement cette simplicité même est la marque d'un style qui sait parfaitement se faire oublier, exactement comme le rouge à lèvres.
Une femme qui se pare pour son complice, ou se remaquille ensuite, est une situation très émouvante, et une marque apoureuse si belle pour un homme. Quel plaisir de le lire sur ses lèvres... Bises à toi, amitiés à Marc.
quel superbe blog
a ce delecter !
Wouaaahhhouuuuu !!
Je suis scotché au dessin de cette bouche !
de si belle parole à en perdre son latin et son sens ^^ hummm