SANS DESSUS......DESSOUS.......
Dimanche pluvieux : une buée grisâtre englue les fenêtres.
Le livre que tu lisais glisse entre tes doigts, ta tête s’alourdit et tu sombres dans une douce somnolence.
C’est le cœur même de la vie qui semble s’absenter.
Une vague de nostalgie comme un écho du vivant me submerge et guide mes pas vers l’escalier menant au grenier.
La porte proteste, résiste et grince sur ses gonds avant de capituler dans un long lamento.
Un bric à brac d’objets hétéroclites hiberne là, dressant un rempart de pénombre face à moi, l’intruse venue bousculer le silence.
Mon regard flâne sur ce paysage baroque : pêle-mêle, le temps flétri aux aiguilles d’une horloge, un phonographe aphasique, la machine à coudre d’une aïeule inconnue et la carcasse d’osier d’un berceau penché sur le sommeil d’une poupée de chiffons.
J’erre entre les méandres de ce temps fantomatique lorsque mon pied trébuche sur une boîte en fer blanc à moitié rouillée.
A l’intérieur, un ruban effiloché entoure un paquet de lettres jaunies et de vieilles photos.
Est-ce l’encre pâlie ou bien mon regard embué qui rend ainsi les mots diaphanes et la vie sépia?
Je parcours ces ailleurs calligraphiés d’une vie écrite en plein et en déliés et ces jadis entrelacés de petits cœurs où amour rime avec toujours…
Une relecture douce- amère comme l’évocation des paradis perdus, comme une entaille dans l’absolu des rêves, comme une innocence endolorie.
J’avais vingt ans, mes amours aiguisaient leurs jeunes dents et le futur était un mot frappé d’intemporel.
Les souvenirs sont comme les lourdes pierres : il ne faut pas les déranger…
Alors, j’ai vidé la boîte, pris les lettres, déchiré les photos et j’ai brûlé le tout.
Puis j’ai refermé le couvercle : désormais l’espoir seul se réappropriait tout le volume…
(Elise)
C'est vrai le passé ne revient jamais au même, et même parfois peut "assombrir" le présent, il faut parfois brûler ce que l'on a adoré pour qu'une jolie flamme demeure, moi je n'ai pas encore eu le courage de craquer l'allumette, sourire... Baisers à toi, amitiés à Marc.
Effacer au feu les souvenirs. Les souvenirs peuvent être des blessures que le temps qui passe passe son temps à panser. Tu as eu ce courage de bûler, mais tout peut-il s'effacer ?
Bisous
Tu as mille fois raison, il faudrait bruler le passé et regarder devant nous , mais ce n'est pas si simple . Ee si je pouvais j'aimerais bien avoir 20 ans avec mon experience .....
Il est beau ton article et je reviendrais le lire avec moins d'emotion bisous
Bruler les souvenirs c'est faire partir en fumée nos blessures...
Très beau texte à la méla,colie rêveuse ! Je suis fan de ces lignes qui me touchent tendrement.
Dans le grenier des regrets traînent toujours nos jouets cassés…
Très beau texte à la mélancolie rêveuse. Je suis fan de ces lignes, j'ai été tendrement touché !
Dans le grenier des regrets traînent nos jouets cassés…
Le passé s'éloigne... Et file sa toile de souvenirs comme une carte du temps.
Très beau texte... et un grenier émouvant.
Nostalgie, douceur et souvenirs se mêlent à l'envie de se tourner vers le futur, pourtant.
Belles associations d'images qui donnent le ton...
Moment fugace où l'on se retourne sur les bêtises d'un coeur encore adolescent et où on sacrifie l'innocence de l'enfance dans ce qu'elle a de blessant quand elle se confronte à l'âge adulte, pour choisir délibérément le présent qu'on a construit jour après jour avec l'Aimé vrai.
Il faut un sacré courage pour ce genre de sacrifice. Je ne crois pas que j'en serais capable. Mais c'est encore une belle preuve d'amour que tu offres là.