SANS DESSUS......DESSOUS.......

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L’amour : souvent écrit avec un a majuscule, suivi idéalement de l’adjectif ‘’ grand ‘’ : peu d’individus peuvent en nier la quête et l'espoir investi.

 

Hormis ce sentiment d’affection, cette attirance sentimentale à laquelle peut s’ajouter une appétence sexuelle, il est particulièrement ardu d’appréhender le rayonnement du mot ‘’amour’’ et vraisemblablement vain de vouloir le définir.

 

Pourquoi donc l’amour nourrit-il ainsi depuis la nuit des temps nos rêves, pourquoi reste t- il le thème majeur de la littérature et celui, récurrent, des chansons ?

Peut être parce qu’il a été sacralisé au point que les sociétés ont légiféré en le codifiant  tandis que les religions l'érigeaient en précepte fondamental…

L’ennui,  c’est qu’à force de sacralisations et à coups de sanctifications , l’amour est posé comme un absolu qu’il en devient presque mythique et semble inaccessible à l'humain…

 

C’est pourquoi je préfère parler de lien amoureux, de relation privilégiée à l’autre dans une altérité reconnue et acceptée qui ouvre sur le dialogue entre deux êtres : pour chacun la chance de mieux se connaître et aux deux partenaires le champ infini de tous les possibles, en dépit de leurs différences ou plutôt, grâce à celles-ci.

C’est dire combien il me paraît essentiel d’apprendre d’abord à s’aimer soi-même tels que nous sommes dans l’acceptation de nos qualités , de nos défauts et jusqu’à nos manques : cette conscience d’être ‘’tel quel’’ libère plus qu’elle  n’emprisonne en étayant le lien amoureux non plus sur un idéal mais sur la mutabilité et l’évolution inscrites au cœur du vivant.

 

S’il est périlleux de vouloir qualifier l’amour tout autant que de le quantifier ; a contrario, chacun connaît sa manière d’aimer : autant de déclinaisons variables selon les tempos de l’âge, le vécu et la personnalité.

 

Concevoir la relation amoureuse à l’image d’un pont jeté entre les rives de deux êtres et, au quotidien vouloir rendre vivant et évolutif ce lien si fragile et si fort à la fois, voilà vraisemblablement la plus noble ‘’affaire’’ d’une vie  pour que l’on y consacre toute son énergie.

 

Comme le prétendait Georges Courteline

 

« L'amour, c'est l'idée qu'on s'en fait ; chacun le pratique à sa manière, au prorata des mérites qu'il lui prête et de l'estime dont il l'honore. »

 

Si Paris vaut bien une messe, alors l’amour mérite bien une partition lyrique… sans qu’il soit nécessaire de posséder l’oreille parfaite ni d’être un ténor virtuose pour en fredonner la mélodie !

 

( Elise)

 


Jeu 31 mar 2011 7 commentaires

Je suis extrêmement touché par ton beau texte Elise, dont je rejoins l'essence spirituellement l'essence totalement, pour l'avoir vécu récemment, et je crois d'une certaine manière à sens plutôt unique en ce qui me concerne (au sens de l'intensité différente s'entend). Il faut c'est vrai d'abord s'aimer soi-même pour bien apprendre à aimer l'autre en avançant avec elle, avec lui, car si on a de soi une image légère et superficiel, que l'on se ment à soi-même et se leurre sur la force des sentiments dans une histoire, on ne peut rendre l'autre heureux ni atteindre vraiment le coeur de son sanctuaire amoureux commun...

Et c'est valable à mon sens pour une nuit, un jour, deux ans comme pour mon histoire, ou pour la vie...

"A la racine du mensonge se trouve l’image idéalisée que nous avons de nous-mêmes et que nous souhaitons imposer à autrui." (Anaïs Nin)…

Baisers à toi, amitiés à Marc.

Valmont - le 31/03/2011 à 10h29

Réfexions interessantes, quasi philosophiques ... toute l'originalité de votre blog.

christal - le 31/03/2011 à 10h29

je ne sais pas si je vais le connaître un jour ce grand A !

deliriums69 - le 31/03/2011 à 20h41

Je vois l'amour comme un arc-en-ciel ouvert sur de multiples dimensions, à commencer, bien sûr, par l'amour de soi : quelqu'un qui prétendrait aimer l'autre comme lui-même, tout en se dénigrant, n'aurait qu'un bien piètre cadeau à offrir ! Mais l'amour de soi demande à être dépassé pour s'exprimer pleinement.

 

La dimension suivante, celle de l'Eros, vise à jouir de l'autre ; sous une forme brute, on le / la prend (on le / la « chope ») ; de manière plus élaborée, on accepte l'offrande qu'il / elle nous fait de lui / elle, on aime se rassasier de tout ce qu'il / elle nous donne.

 

Il y a ensuite la dimension affective : on se réjouit, on pleure avec lui / elle, on l'aide, on prend ses soucis, on voudrait faire de lui / d'elle, le / la plus heureux(se) des hommes / femmes.

 

Enfin, on sent que cet amour nous dépasse, nous tire vers le haut et nous entraîne vers l'infini. On aime ses enfants, sa famille, ses amis, éventuellement sa patrie, l'humanité dans son ensemble... et puis le bien, le bon, le beau ; la peinture, la nature, la musique, l'écriture, la justice, les Restos du Coeur... tout ce qu'on ressent faire du bien au genre humain.

 

Vaste palette où il y a encore des multitudes de nuances et de pastels, sans oublier deux aspects fondamentaux : d'abord, comme tu le fais si bien remarquer, l'amour s'exprime pleinement dans un échange, que tu nommes « lien amoureux ». Pour éclater dans toute sa splendeur, il suppose la réciprocité : aimer et être aimé, mais aussi l'échange entre deux êtres qui s'aiment, qui tour à tour se donnent et se prennent sans cesser d'être soi et en se nourrissant de l'autre. L'amour a ceci de miraculeux que dans l'amour, l'altérité ne menace pas mon intégrité, mais la fait grandir.

 

Le deuxième aspect est souvent oublié : l'amour est à la fois une inclinaison, une attirance qui se fait jour parfois malgré soi, et un travail de titan sans lequel cette attirance risque fort de se flétrir avec le temps.

 

Aimer à 20 ans, tout le monde en est capable. Afficher votre amour comme vous le faites, depuis des années sur votre blog, c'est, à défaut d'une définition qui nous échappe toujours, une très belle démonstration par l'exemple. Bonne route pour encore de longues années dans ce sens.

 

Pomelo - le 31/03/2011 à 21h31

Nous sommes revenus

Toujours aussi nus

Toujours pas sages

Prêts au libertinage

Elle et Lui - le 03/04/2011 à 12h27

L'amour avec un A... est plus difficile à trouver que celui avec un "s" Je fais sans doute partie des hommes frustrés que Marc évoque dans un de son billet "si j'étais une femme". Je n'ose pas dire à celle que j'aime que je l'aime car j'ai peur de l'aimer pour moi et non pour elle, de l'entraîner sur un chemin périlleux. Tu as raison, il faut apprendre à s'aimer. Et quand on a été blessé il faut beaucoup de temps pour se réconcilier avec soi-même. Merci pour tes mots qui me rejoingnent.

Bisous.

Maxime R.

Maxime R. - le 06/04/2011 à 19h12

L'amour commence par soi pour ne pas être dans un trop plein de demande vis à vis de l'autre, c'est un état intuitif de quête d'une douceur, d'un plaisir, être doux avec soi-même est une clé pour le ressentir... Le reste est affaire de rencontre, d'affinité, ça reste un mystére à découvrir...une recherche du sens du monde...dans une forme d'apaisement, d'exaltation en cultivant l'espoir si possible !

Ton texte est sensible Elise et porte l'interrogation vécue et le charme trouvé dans une démarche de vivre un couple dans sa singularité et la personnalité de chacun.

Bonne route dans ce cheminement,

avec remerciement pour la joie offerte

Amitié à toi (teintée d'amour) et à Marc

 

fourmillant - le 24/08/2011 à 04h31