SANS DESSUS......DESSOUS.......

 

chut

                                                                   ( photo non contractuelle)

 

 

Il est tôt, très tôt même dans la latitude de ces heures indues, étrangères au temps égrené, ces instants que l’on fait siens avant la sonnerie du réveil.

 

Je pressens ton éveil à la manière indolente que tu as de bouger, comme si tu revenais incorporer progressivement cette chair exilée dans des rêves obscurs.

Tu te tournes vers moi pour m’embrasser mais, le I de mon index dressé contre tes lèvres  suspend ce baiser…

 

«  Bonjour, avez-vous bien dormi ? » 

 

Dieu que c’est drôle de voir la tête que tu fais !

L’instant de sidération passé, tu te glisses volontiers dans ce jeu amnésique d’un « Tu » érodé au fil des ans.

 

Comme il acidulé ce vouvoiement oublié,  ce vouvoiement d’avant lorsque rien n’est accompli et quand tout ouvre sur l’innombrable des possibles…

 

A l’orée de ce jour nouveau, dans des lointains obsolètes, nous redécouvrons les délices de ce Vous distancié, aussi  intimidé que curieux de l’autre, ce Vous qui  doute, qui espère et qui frémit.

 

Des heures où les regards se cherchent ; celles des pas incertains, des gestes retenus , des frôlements comme des lapsus gestuels, celles encore des mots qui engrossent le cœur des plus tendres aveux .

J’aime ces espaces à claire voie qui flirtent avec l’impromptu, le danger, la peur et l’excitation des découvertes.

J’aime ces terres inconnues entre toi et moi, ces territoires mystérieux où l’on s’aventure toujours le cœur battant et le regard affûté.

 

Ce soir tu tenteras un «  Voulez-vous dîner avec moi ? » et ce Vous me bouleversera encore.

 

Dans ce restaurant aux lumières tamisées, tu seras cet inconnu déroutant et charmeur. Lorsque ta main s’avancera vers la mienne, mes joues rosiront comme la première fois où ma peau a entendu le murmure de tes doigts courtisant les miens…

Alors je pencherai un peu la tête de côté et je jouerai avec une mèche de cheveux, les yeux baissés pour dissimuler mon émoi.

Et toi, tu me regarderas comme cette femme étrange et séduisante que tu envisages, dévisages et imagines sans limites et sans âge…

 

Lorsqu’au mitan de la nuit tu me raccompagneras, au bénéfice d’un feu rouge éternisé, tu m’enlaceras dans une première étreinte de silences palpités.

 

 Avant que l’habitude ne s’invite, la surprise jaillissante de ce Vous impromptu entre Nous...

 

 (Elise)

 

 

Ven 15 avr 2011 6 commentaires

Rejouer les premiers émois de la rencontre devrait être obligatoire entre conjoints !

 

A l'heure de la télé-réalité triomphante, de la nième resucée de Loft Story et de Belle toute nue, je me demande, songeur, si sur la chaîne confiée à Ovidie pour parler de sexe entre adultes, un tel programme n'existe pas déjà, ou ne pourrait pas exister, détaillant la soirée du restaurant à l'alcôve (on touche ici à votre post précédent sur les témoins...) pour redonner du sentiment vrai à ce sexe omniprésent parmi nous.

 

En attendant, comme de si nombreuses fois, vous voilà précurseurs dans le domaine, bravo !

Pomelo - le 15/04/2011 à 06h29

Une belle idée que de  repartir a la decouverte de l'autre . La routine etant la pire chose qui puisse arriver dans un couple . Mais chez vous , ca ne risque pas d'arriver . .  Bisous a vous deux 

Marie - le 15/04/2011 à 06h41

Très joli texte, un brin nostalgique comme le sont souvent les plus beaux souvenirs, le "Vous" c'est vrai peut être comme ici le début de la génèse du "Nous", le "Je" qui devient pluriel pour donner à la vie simple un goût de miel en conjuguant la passé au présent ! Baisers Elise et amitiés à Marc.

Valmont - le 15/04/2011 à 09h58

Rêveur - le 16/04/2011 à 10h25

Rêveur - le 16/04/2011 à 10h29

Décidément!! Troisième essai !!! Je suis du genre obstiné mais cette fois sans essayer de mettre de la couleur dans mon commentaire... Je disais donc :

Un joli texte qui révèle la passion qui vous unit. Et c’est d’autant plus beau du fait que ce pétillant de vie est toujours présent après plusieurs années.

 

Rêveur - le 16/04/2011 à 10h32