SANS DESSUS......DESSOUS.......




Il faisait chaud ; très chaud cet après midi là … De ces chaleurs qui prédisposent à la torpeur et n’offrent au corps d’autre alternative que celle du repos.

Dans la pénombre bleutée striée de rainures blondes, il était allongé sur le lit : nu, la tête calée entre deux coussins ventrus, son coude gauche reposant sur les bourrelets du traversin replié afin de rendre plus confortable sa lecture.

Ses yeux se laissaient aguicher par le texte tandis que sa main droite prodiguait à sa verge les ardeurs expansives du vocabulaire érotique.

Sa caresse modulait les mouvements de va et vient sur son membre dressé : parfois effleurements, parfois enserrements ; tantôt amples, parfois vifs, au gré des images qui se bousculaient dans sa tête.

 

« Elle » frôlait parfois sa mémoire : son image, son parfum, sa voix.

Et si le souvenir encore brûlant de son corps enfiévrait un peu plus ses doigts ; dans l’instant même ; il ne la cherchait pas, il ne la désirait pas.

Bien au contraire, « Elle » l’encombrait, elle le parasitait.

Ce qu’il voulait : c’était posséder en plénitude ces jolies femmes virtuelles croisées sur la toile au hasard des clics de souris ; ces passantes aux appâts de sirène dont son regard se délectait dans la rue : toutes ces femmes entr’aperçues  qui peuplaient le harem de ses rêves les plus débridés.

Ainsi, il l’exila loin de ses pensées et, dans l’ivresse de l’exaltation, il ouvrit tout grand la boîte à fantasmes.

Alors, toutes ces femmes convoitées se bousculèrent à sa rencontre…

Maintenant, il frissonnait sous la ferveur de toutes leurs mains courant sur sa peau, de toutes leurs langues dansant emmêlées à la sienne, de toutes leurs lèvres ourlant les versants de son corps, de toutes leurs bouches le happant, de toutes leurs gorges avides l’engloutissant jusqu’à la garde.

Glorieux et triomphant, il chevauchait sans fin toutes leurs croupes ondulantes, conquérait un à un tous leurs vagins nacrés avant d’infiltrer tous leurs sombres défilés mystérieux.

Sa main polissait le désir, ses doigts le ciselaient au long de la hampe et sa paume recueillait au velours du gland les perles diaphanes du plaisir affranchi.

Oublieux du lieu, du jour et de l’heure, il fit l’amour sans trêve à toutes ces belles inconnues avant de capituler sous la fulgurance orgasmique.

 Pantelant et comblé il s’endormit…  
Un baiser aux arômes de fruits rouges l’éveilla.

« Elle » était penchée vers lui ; tendre et rieuse.

« Elle » ramassa le livre qui béait encore sur un large sourire ouvert à la commissure des pages : là même où –vraisemblablement - le plaisir l’avait englouti.

Elle referma l’ouvrage délictueux avec la délicatesse due aux objets précieux et essuya tendrement les traces de jouissance qui fleurissaient encore, pétales de lys à moitié desséchés, sur le ventre de l’homme avant de rajouter, émue :

« C’était très bon mon amour, n’est ce pas ? »

Puis elle quitta la pièce sans attendre la réponse :

C’était son jardin secret à « Lui » et c’était aussi cet étranger là qu’elle l’aimait…

     (Elise )
Ven 2 nov 2007 9 commentaires

Excellent texte Elise, très sensuel, et tout à fait réel de ce que peut être aussi le plaisir solitaire masculin, certes moins "spontané" que chez les femmes, pour des raisons évidentes de "facilité"... Mais je dois dire que moi qui le pratique régulièrement, comme un raffinement sexuel "complémentaire", parfois aussi à la lecture d'un texte érotique, la vision d'une oeuvre ou d'une photo particulière, d'un film torride, de caresses réciproques , ou la "visite" de ces femmes troublantes qui peuplent nos rêves et nos fantasmes, je m'y suis retrouvé...


Baisers d'un onanisme volupteux !

Valmont - le 02/11/2007 à 22h31
un texte aussi troublant que cette photo.......   bisous coquins
miss123 - le 03/11/2007 à 06h10

Ces idées qui vagabondent et qui prennent forme dans le rêve sont toujours en nous, même dans les ébats avec l'être aimé. Ils nous servent d'aiguillon dans notre curiosité. C'est ainsi que notre jouissance devient presqu'universelle.


 

M&A - le 03/11/2007 à 07h42
on parle bien de chaleur animale.....
elastoblog - le 03/11/2007 à 11h02
 que de belles paroles sensuelles on ressent une chaleur nous pénétrer dans ces superbes lectures hum !

kiss

ncarole
Ncarol et Bg - le 03/11/2007 à 14h05
Accepter de ne pas connaître totalement la personne qui partage sa vie n'est pas évident. J'ai d'ailleurs beaucoup de mal. Mais nul doute que des histoires comme celle-ci me convaincront. Quelle force de persuasion !

Biz,

A.
Ambroisie - le 04/11/2007 à 23h23
hummmmm...

Oui c'est un peu lèg' comme commentaire mais c'est le premier son qui est sortit d ma bouche dès la fin de cette article ;-)


Bises


Jules
Jules - le 05/11/2007 à 09h07

cela devait sans doute être une revue qui parlait de mon blog ?


non ! je rêvais moi aussi ...

coralie Gathor - le 06/11/2007 à 10h16
La revue en question parle effectivement, entre autres, du blog de Coralie....  Comment a-t-elle deviné ? La publicité étant interdite, nous dirons simplement que le nom de ce magazine commence par un "U" et se termine par un "N"....
Elise et Marc - le 06/11/2007 à 13h23