SANS DESSUS......DESSOUS.......

     Tu me lâches dans la pièce comme on ouvre la cage aux fauves : par surprise et précipitamment…

De toi, je ne perçois, entre deux salves aveuglantes de flashes, qu’une silhouette en mouvance et un visage secret derrière l’objectif.

A l’affût, épiant le moindre de mes mouvements, tu traques le sillage de l’impulsion et l’arabesque du geste.

Immobile, je prends le vent de ta respiration et mes narines frémissent sous les particules éclaboussées de ton eau de toilette. Par tous les pores de mon épiderme, je m’imprègne de ton odeur, de ta chaleur comme autant de vibrations au péril de mon territoire.

Alors je deviens animale, indomptée, carnassière.

Mon corps simule l’allégeance et rampe lentement vers toi au couvert de la pénombre.

L’index sur le déclencheur, tu me mets en joue, tu me focalises, tu me pixellises jusqu’aux ultimes retranchements de l’intime.

Mon échine s’arc-boute, mes reins se creusent, ma peau s’agace et tous mes muscles se tendent dans l’attente prédatrice.

Un éclair de trop et c’est l’orage qui ouvre alors sa brèche en moi.

Je bondis à l’assaut de tes chevilles. Mes ongles s’enfoncent avec une cruelle délectation dans la chair fragile et la douleur t’arraisonne à ma faim cannibale.

Tu chancelles sous la griffure et nous roulons sur la savane fauve du tapis.

Je m’esquive
Tu me rattrapes,
Je te griffe,
Tu me mordilles.

Une tendre joute nous prend, nous déprend, nous oppose et nous réunit dans l’alternance des chevauchements d’influence.

Ta virilité me cloue au sol dans une sauvage culbute.

Je te laisse savourer l’instant de répit : celui des dominances éphémères lorsque le chasseur croit en l'hallali.

Je devine ton sourire satisfait enfoui à la trame de ma chevelure : il y a tant d’innocence dans ce triomphe qui s’abandonne sur mon corps que je te laisse l’illusion de ma reddition…

Ton visage s’appesantit contre le mien. Immobile, j’écoute le rouge martèlement de ton coeur qui exulte à la jugulaire.

Une féroce envie  me prend d’entailler cette palpitation et de boire à ton cou la sève écarlate de ta vie.

Tu es à ma merci
Mais tu ne le sais pas…
 

Trophée de chasse déchu, l’appareil photo gît à l’orée de nos corps enchevêtrés : seul témoin aveugle de nos noces barbares…

 
ELISE

Mer 12 mar 2008 16 commentaires

Bien vu ce thème trés félin. Tu es douée Elise, j'aime transposer les images que tu évoques par tes mots.


Cet instinCt si bien illustré par le coté fauve de ton article est à fleur de peau de tous ceux qui aiment l'érotisme et le sexe je crois.


baisers ronronnants


Armandie

Armandie - le 14/03/2008 à 11h06
Soeur Elise! cette jupe me rappelle quelque chose ...
coralie Gathor - le 12/03/2008 à 18h40
De la poésie sauvage à l'état pur, un régale pour les yeux qui la lisent, mais aussi pour tous les sens que ces mots mettent au suplice de ne pas avoir vécu cet instant. ce texte est une pure merveille. Que dire d'autre que  : merci du fond du coeur.
nowang - le 12/03/2008 à 15h23
BIEN AGRréable ce petit blog
lily - le 12/03/2008 à 21h57
Temoin privilegié d'une scene d'amour torride, c'est un appareil photo tres chanceux  bisous coquins 
miss123 - le 12/03/2008 à 06h23
trés jolie blog !!exitant !!!venez nous rendre visite kiss !!! http://couplesexy64.over.blog.com
diablotine et diablotin - le 16/03/2008 à 18h47
Vampire!
M&A - le 15/03/2008 à 07h01
cela me donne très envie...
julie - le 15/03/2008 à 01h12

Je suis heureuse de voir que je ne suis pas la seule à savoir provoquer son Mâle pour son propre plaisir de Femelle : sentir les palpitations des veines de l'animal et cette envie de les croquer...et boire le sang de celui qu'on aime..est-ce fou ????


Rassure-moi.....merci belle Elise.


Bisouxx de Céline

Céline - le 13/03/2008 à 22h02
Oh que si, nous le savons tellement bien !... Il en a toujours été ainsi : Le chasseur-cueilleur n'en menait pas large lorsqu'il rentrait bredouille à la hutte !

La femme a depuis la nuit des temps cultivé le don de la soumission pour mieux assurer sa domination, et il suffit de voir dans quelle position se terminent souvent les joutes amoureuses pour comprendre que la maîtrise de la situation revient inmanquablement au sexe dit faible !

Mais qui s'en plaint ?... Notre condition nous satisfait de toute évidence, et laissons aux féministes et machistes de tous bords leurs illusions.

Une fois encore, j'admire la perfection de ce cliché, et sans sombrer dans la banalité sur la plastique d'Elise (il est facile de lire dans mes pensées !), je déguste toujoursq avec autant de volupté cette signature sépia qui est la votre, la douceur des plans, le fini du cadrage...

Baisers primitifs...
Sultan - le 13/03/2008 à 08h16