SANS DESSUS......DESSOUS.......

dial webcam

 

Un ultime coup d’œil à la pendule, le cœur qui s’accélère: me voici prête !

 

Habillée d’un voile de parfum et parée de chuchotis de soie noire, je branche ma Webcam à l’heure convenue et lance ma play-list musicale de morceaux choisis.

 

Tandis que s’ouvre cette fenêtre aveugle sur un univers impalpable, je découvre ma propre image- ou plutôt celle de mon double- qui s’anime devant mes yeux… Sur la droite de l’écran une longue liste de prénoms essentiellement masculins défile …

 

Je te sais là, caché derrière un prénom connu de toi seul et j’essaie de te deviner parmi tous ces passagers clandestins comme on cherche son étoile dans la nuit.

 

Rien dans les propos échangés avec  tous ces inconnus ne me permet de t’identifier : tu pousses à l’extrême ce jeu de cache –cache dont la douce cruauté n’a d’égale que l’excitation croissante qu’il provoque  en moi…

Des compliments, des sollicitations trop appuyées  et  aussitôt « recadrées » mais aussi quelques suggestions plus subtiles qui contribuent à créer un micro climat chaleureusement érotique.

 

Et toi ? Joues tu à me provoquer ou bien cherches tu à me séduire ?

Difficile de deviner quels sont  les mots que tu composes sur ton clavier tant je sais ton ingéniosité diabolique capable de brouiller les pistes….

 

Peu à peu, le virtuel se fait virtuose et je me prends au jeu, dessinant l’arabesque d’une épaule, abaissant une bretelle coquine, ourlant la pointe durcie d’un sein, suggérant la chute des reins dans des esquisses dansées.

 

Quelques notes jazzy et c’est le piano d’ Eroll Garner qui interprète «  Stormy Weather » …

Confluences des notes, des gestes, des mots : l’atmosphère s’embue de langueurs moites et l’ambiance devient terriblement magnétique.

 

Comme dans un rêve éveillé , j’entrevois mon double qui, à l’écran, prend des pauses lascives, j’aperçois le lent ballet de ses doigts effleurant sa peau dorée puis remontant vers son ventre pour s’éprendre de cette source secrète murmurant entre ses cuisses..

 

Mon regard se voile, j’ai renoncé à te chercher parmi ces passants fantômes…

Je t’imagine là, si présent dans l’absence, je te ressens si proche que ton ombre nébuleuse prends corps et vie au point de ne plus savoir si ce sont mes doigts ou bien les tiens qui me subjuguent et cambrent mon plaisir…

 

Virtuel et réel s’abolissent dans cette autre dimension fantasmatique qui m’enveloppe, me prend et m’ensorcelle. Deux univers qui vont rapidement s’interpénétrer avant de se diluer dans l’instant flamboyant.

 

 

Le téléphone sonne : ta voix troublée, tes mots, ton émotion deviennent alors ma réalité accomplie…

 

(Elise)

 

 

 

 

Ven 5 aoû 2011 3 commentaires

j'adore quand le virtuel se transforme en reel, surtout quand ce reve se transforme en realite comme là !!  Magnifique, Elise  bisous

Marie - le 05/08/2011 à 07h30

Magnifiquement exprimé et imagé Elise cette plongée dans les chemins impénétrables du virtuel par écrans et images interposés, qui peuvent doucement emmener vers de jolies surprises, un peu comme un enfant regarde les friandises à travers une vitrine sans savoir s'il va y accéder ! Bon WE, bisous imagés à toi et amitiés à Marc !

Valmont - le 06/08/2011 à 10h31

Un très joli jeu qui change agréablement de toutes les coquineries que l'on fait à deux... Une expérience de séduction magique et magnifique, très bien décrite. Merci et bravo.

Pomelo - le 07/08/2011 à 09h50