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C'est l'été dans toute son exubérance. La campagne exulte en fastes de lumière et de chaleur.
Au loin, strié par le chant lancinant des cigales, l'orage menace.
Perdue au milieu des champs brûlés, une maison somnole.
Nous en poussons la porte.
Ici, la vie a déserté : l'intérieur poussiéreux, le papier- peint fané et quelques vestiges de mobilier témoignent de l'état d' abandon .
Soudain, une troublante urgence s'empare de nous; comme une pulsion capable de terrasser le vide prisonnier de ces murs.
Une curée fébrile précipite nos mains qui arrachent dans un joyeux désordre, chemise, petite culotte, robe, pantalon et slip.
Nos corps s'aimantent, ploient et culbutent vers le sol.
Le plancher est rugueux.Ses aspérités s'impriment en nervures rouges sur mes genoux et dans mes paumes.
Ton torse se plaque contre mon échine, tes lèvres murmurent des mots incendiaires à mon oreille puis ta bouche carnivore exténue ma nuque à petits coups de dents pointues.
Tes jambes entravent les miennes, tes mains s'arriment à mes hanches et ta verge conquérante s'immisce entre mes cuisses.
Tu me pénètres sauvagement. Une zébrure douloureuse entaille mon bas-ventre mais très vite, le plaisir ruisselle et me fissure.
A travers mes paupières, la lumière s'est éteinte.
Je ne suis plus qu'un corps sans formes ni contours, une jouissance consumée au feu dévorant de ton étreinte...
(Elise)
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C'est superbe.
J'aime tes mots si bien choisis et décrivant tellement bien cette urgence de jouir dans cet endroit qui vous a rappelé votre (& notre) condition de mortels.
Des souvenirs analogues apparaissent dans de fougueuses étreintes au seins de tels lieux ou le temps semblent s'être arrêté. Comme un ultime fantasme à le freiner...ce temps qui passe
J'ai adoré cette idée, que moi-même j'ai eu l'occasion de vivre un beau jour de fin d'été, mais pas dans une maison ! Au bord d'un jolie rivière... Que ces mots pour illustrer la bête à deux dos (en photo) sont beaux, baisers Elise, amitiés à Marc.
Magnifique évocation du mystère du désir dans ce qu'il a de plus animal, tellurique : abandon (des lieux, des corps...), fièvre intense de vie, rugosité sauvage, menace de l'orage... Tous ces indices dont aucun ne peut expliquer cette pulsion incontrôlée et réciproque, mais l'éclairent sous l'éclat de ta plume.