SANS DESSUS......DESSOUS.......

 

Nimbé d’une aura laiteuse, l’après-midi s’est figé peu à peu. Une gangue de feu cloue la moindre pulsation au fronton de l’été et le sol exhale son haleine ardente en rideau diaphane et vacillant.
Le temps perclus s’englue aux poussières d’une chaleur visqueuse et le vol des
insectes a cette pesanteur des existences harassées …

A l’abri des volets clos, la maison dresse des barricades de pénombre.
Dans une folle noria de pales, le ventilateur malaxe un air moite sans parvenir à bousculer la vie en dormance.

Après un dîner frugal, nous sombrons dans une léthargie qui ankylose le corps et garrotte toute pensée.

Un violent coup de tonnerre nous tire de cette torpeur et nous ranime en sursaut, trempés de sueur.
D’un bond, nous voici dehors: tout n’est que grondements, éclairs, fureur.
Sous un ciel glauque strié d’orange, un vent hussard distord le feuillage des arbres dans un sifflement aigu.
Nous regardons, silencieux, cette nature bouleversée qui plie sous le joug des éléments déchaînés.

L’atmosphère électrique exaspère étrangement tous nos sens tendus vers une indicible attente. Puis, le vent s’apaise enfin tandis que les premières gouttes de pluie pilonnent la terre avide.
Debout l’un contre l’autre, grisés par ces fragrances d’humus, nous renaissons à la vie sous une cascade d’eau et d’odeurs vaporisées en particules aphrodisiaques.

Une ivresse étrangère nous subjugue et nous aimante inexorablement.
Sur l’instant même, nos regards qui s’entrechoquent amplifient la fulgurance de cette démoniaque possession.
Nos mains arrachent dans une mue précipitée les vêtements encollés à nos peaux.
Une culbute convulsive nous jette à terre et nous roulons dans l’herbe, soudés l’un à l’autre dans un baiser sauvage.
Ruisselant de pluie, tatoués de boue et griffés d’effluves nous nous vautrons sur le sol détrempé dans la violence corps à corps d’un plaisir primitif aux allures de joute.
Ne subsiste plus que la seule conscience charnelle d’une jouissance abrupte et violente qui, à coups de boutoir insolents, nous propulse rapidement jusqu’à l’acmé.

Nous resterons longtemps immobiles, étendus tels deux gisants : amnésiques de l’ondée, sourds au tonnerre, abasourdis par cet envoûtement né de l’orage.

Elise

Jeu 1 jun 2006 8 commentaires
Elise, avec ces mots orageux tu nous montres l'ambiance orageuse qui est dans vos têtes et dans vos corps. On voit les éclairs du plaisir orageux. On entend le tonnerre des corps à corps orageux. Marc et toi devenez des chevaliers de l'orage. La tempête vous emporte et vos mots nous transportent  vers vous. Nous restons sous la pluie, dans le vent, dans les éléments déchaînés à vous contempler.
M&A - le 01/06/2006 à 07h43
Très belle évocation de votre nature tempétueuse cher Elise&Marc.
J'aime cette communion animale, primaire et pulsionnelle.
Je vous embrasse quelque peu  trempé moi  aussi.

Paco
Paco - le 01/06/2006 à 08h51

Un orage d'amour, des éclairs de désir, un tonnerre d'amour, une pluie de caresses, une chaleur sensuelle...


Elle

elle - le 01/06/2006 à 09h09

Depuis des siècles que je tente de la débusquer...


Je l'ai enfin trouvée !


Quoi ?


La définition de Coup de Foudre...

Christophe Borhen - le 01/06/2006 à 10h00

coucou


un texte extra ( comme d'habitude !! ),une habilité a l'ecriture qui me laisse bouche bée, pauvre homme que je suis, en tout les cas vivement qu'il pleuve.....promis nous vous raconterons nous aussi


Bises a vous deux et merci encore a elise


Continue a nous faire rèver.................


D&V

vertige - le 01/06/2006 à 16h33

C'est encore un plaisir que de lire vos textes.


Grivois, osés, indécents : que nenni ils sont excellents.


Véro & Didier

vedi59 - le 02/06/2006 à 19h55
Je veux bien , juste un instant,  être votre paratonnerre...
Bisous mouillés,
Morgane
Morgane - le 04/06/2006 à 08h53

Bonjour les amours,


Elise tes textes sont toujours aussi bons !


Je ne sais quoi dire...


Que je suis fan et que encore encore seront mes derniers mots !


Kiss à toi et à ton aimé


Baisers sucrés et oui mes lèvres ont encore le goût des mûres tant convoitées...


Ninou

Ninou - le 05/06/2006 à 12h46