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Quelques grains de sable pour enrayer la mécanique de l'hiver et rêver à l'été...
Excellent week end à toutes et tous
Dimanche pluvieux : une buée grisâtre englue les fenêtres.
Le livre que tu lisais glisse entre tes doigts, ta tête s’alourdit et tu sombres dans une douce somnolence.
C’est le cœur même de la vie qui semble s’absenter.
Une vague de nostalgie comme un écho du vivant me submerge et guide mes pas vers l’escalier menant au grenier.
La porte proteste, résiste et grince sur ses gonds avant de capituler dans un long lamento.
Un bric à brac d’objets hétéroclites hiberne là, dressant un rempart de pénombre face à moi, l’intruse venue bousculer le silence.
Mon regard flâne sur ce paysage baroque : pêle-mêle, le temps flétri aux aiguilles d’une horloge, un phonographe aphasique, la machine à coudre d’une aïeule inconnue et la carcasse d’osier d’un berceau penché sur le sommeil d’une poupée de chiffons.
J’erre entre les méandres de ce temps fantomatique lorsque mon pied trébuche sur une boîte en fer blanc à moitié rouillée.
A l’intérieur, un ruban effiloché entoure un paquet de lettres jaunies et de vieilles photos.
Est-ce l’encre pâlie ou bien mon regard embué qui rend ainsi les mots diaphanes et la vie sépia?
Je parcours ces ailleurs calligraphiés d’une vie écrite en plein et en déliés et ces jadis entrelacés de petits cœurs où amour rime avec toujours…
Une relecture douce- amère comme l’évocation des paradis perdus, comme une entaille dans l’absolu des rêves, comme une innocence endolorie.
J’avais vingt ans, mes amours aiguisaient leurs jeunes dents et le futur était un mot frappé d’intemporel.
Les souvenirs sont comme les lourdes pierres : il ne faut pas les déranger…
Alors, j’ai vidé la boîte, pris les lettres, déchiré les photos et j’ai brûlé le tout.
Puis j’ai refermé le couvercle : désormais l’espoir seul se réappropriait tout le volume…
(Elise)
- Alors, ce vol Paris-Marseille, ça s'est bien passé ?
- Pas mal, j'ai volé dans le plus simple appareil
- Quoi ???
- Oui, je veux dire l'appareil n'était pas un A 380 mais juste un simple A 318...
On imagine les pauvres étrangers apprenant la langue de Molière et tombant pour la première fois sur cette expression: "dans le plus simple
appareil" qui peut, comme l'illustre cet exemple, prêter à confusion.
Un bel euphémisme beaucoup plus recherché en tous cas que "nu", "à poil", "ou "en costume d'Adam".
Donc, ce matin, comme à mon habitude, j'ai ouvert les volets dans le plus simple
appareil.
En ce moment il faut faire vite car le le feuillage de la haie entourant le jardin n'étant pas encore assez dense après un hiver rigoureux,
le passant voit tout ce qui se passe à travers.
Justement, il y en avait un qui avait l'air d'attendre. Déçu sans doute de ne pas voir Elise, il est vite reparti.
C'est là que je me suis souvenu que hier, c'est Elise qui avait ouvert les volets...
Pauvre quidam très certainement déçu mais qui aura au moins appris une chose: c'est que d'un A 318 à un autre, il peut y avoir des
différences notables et que quitte à vouloir à tous prix s'envoyer en l'air, il vaut parfois mieux attendre le prochain vol.
(Marc)
Il est de ces dimanches soirs pluvieux...
où les films à la télé sont nuls...
et pas moyen de remettre la main sur
le DVD de Basic Instinct...
il ne reste plus comme autre alternative qu'à se faire
son propre cinéma...
Combien de fois n'avons-nous pas surpris le chat en train
de nous "regarder" ! Impresssion ou simple anthropomorphisme ?
Le dictionnaire nous donne la définition suivante de l’anthropomorphisme :
« Tendance à attribuer aux animaux des sentiments humains »
Il semble que cette vision humaine portée sur les animaux soit vérifiée ...
Vous en doutez encore ?
La preuve ci dessous:
(click to enlarge)
Plus d'une fois, lors d'ébats passionnés, notre pauvre minet
a pris un coup de jambe dans les moustaches
et est tombé du lit !
Il ne nous en a jamais tenu rigueur....
C'est la raison pour laquelle, à l'inverse de cet Italien
procédurier, nous ne porterons jamais plainte
contre lui !
Quant à nous "regarder", vous y avez droit
vous aussi...
Alors pourquoi pas LUI ?
Une photo inédite sur notre blog: celle d'Elise en 3D.
Pour voir l'image en relief, des lunettes "anaglyphes rouge-cyan" sont indispensables et n'ont rien à voir avec les lunettes 3D qui servent
à regarder Avatar au cinéma !
Les lunettes anaglyphes en question se trouvent parfois dans les paquets de céréales Nestlé Cheerios mais on peut également en trouver des
pas chères ici
Rapprochez-vous suffisament de l'écran pour un effet optimum mais inutile d'y mettre les mains. L'effet visuel ne s'accompagne pas d'un effet tactile... sauf pour le photographe.
(click to enlarge)
Alors que très sincèrement nous n'étions pas au courant, certains d'entre vous nous ont trouvés dans le numéro de Février du magazine
"Union".
Nous y figurons en effet à la rubrique: "Le blog du mois". Ce serait mentir d'oser prétendre que cela ne nous fait pas
plaisir.
Nous voilà donc comme les acteurs d'une pièce de théâtre qui se joue sans relâche depuis cinq ans et qui reçoivent les critiques
favorables de ceux dont le métier consiste à distribuer des bons points, des médailles ou des statuettes.
Tels également les grands "maîtres-queux", un certain nombre d'étoiles viennent nous récompenser, des étoiles qui n'ont rien à voir avec celles du guide Michelin mais dont
le scintillement n'en est pas moins agréable à nos yeux.
Ce résultat est dû en grande partie à toutes celles et tous ceux qui passent par chez nous et dont
la réactivité est notre principal moteur dans la poursuite de cette aventure...
Nous leur disons donc un grand MERCI, en particulier aux plus fidèles d'entre eux dont les blogs méritent tout autant que le nôtre de
figurer au tableau d'honneur du magazine en question.
Mais au-delà des classements, des notations, des évaluations, des palmarès en tous genres dont notre société est si friande, l'important
reste le plaisir, un plaisir que nous espérons pouvoir encore partager le plus longtemps possible avec vous...
Cet amour
Si violent
Si fragile
Si tendre
Si désespéré
Cet amour
Beau comme le jour
Et mauvais comme le temps
Quand le temps est mauvais
Cet amour si vrai
Cet amour si beau
Si heureux
Si joyeux
Et si dérisoire
Tremblant de peur comme un enfant dans le noir
Et si sûr de lui
Comme un homme tranquille au milieu de la nuit
Cet amour tout entier
Si vivant encore
Et tout ensoleillé
C'est le tien
C'est le mien
Celui qui a été
Cette chose toujours nouvelle
Et qui n'a pas changé
Aussi vraie qu'une plante
Aussi tremblante qu'un oiseau
Aussi chaude aussi vivante que l'été
Nous pouvons tous les deux
Aller et revenir
Nous pouvons oublier
Et puis nous rendormir
Nous réveiller souffrir vieillir
Nous endormir encore
Rêver à la mort
Nous éveiller sourire et rire
Et rajeunir
Notre amour reste là
Têtu comme une bourrique
Vivant comme le désir
Cruel comme la mémoire
Bête comme les regrets
Tendre comme le souvenir
Froid comme le marbre
Beau comme le jour
Fragile comme un enfant
Il nous regarde en souriant
Et il nous parle sans rien dire
Et moi j'écoute en tremblant
Et je crie
Je crie pour toi
Je crie pour moi
Je te supplie
Pour toi pour moi et pour tous ceux qui s'aiment
Et qui se sont aimés
Oui je lui crie
Pour toi pour moi et pour tous les autres
Que je ne connais pas
Reste là
Là où tu es
Là où tu étais autrefois
Reste là
Ne bouge pas
Ne t'en va pas
Nous qui sommes aimés
Nous t'avons oublié
Toi ne nous oublie pas
Nous n'avions que toi sur la terre
Ne nous laisse pas devenir froids
Beaucoup plus loin toujours
Et n'importe où
Donne-nous signe de vie
Beaucoup plus tard au coin d'un bois
Dans la forêt de la mémoire
Surgis soudain
Tends-nous la main
Et sauve-nous.
Jacques Prévert
J’ignorais l’apparence que j’offrais et je dois avouer qu’il m’était impossible de m’en faire ne serait-ce qu’une vague idée…
Tout frais sorti de la chaîne de montage, sur le tapis déroulant qui m’emportait vers mon destin, j’apercevais mes alter ego bien alignés comme de vaillants petits soldats mais la diversité de leurs costumes, de leurs couleurs, de leurs formes et de leurs statures ne m’éclairait guère sur ma propre constitution…
Je conserve le vague souvenir d’une main sans complaisance me saisissant, m’examinant rapidement sous toutes les coutures avant qu’une autre main tout aussi preste ne m’emballe illico dans un joli petit carton rose. A défaut de pouvoir remercier mon créateur, je bénissais le concepteur du packaging qui avait aménagé une fenêtre en cellophane à travers laquelle défilaient des parcelles furtives du
monde auquel je venais de naître.
J’ai du faire un long voyage dans les soutes sombres d’un avion, supporté des turbulences qui me donnaient mal au cœur puis transité via un tarmac à la fébrilité de ruche avant de connaître les
aléas d’un acheminement routier.
Je me suis ainsi retrouvé dans un lieu nommé "Love Center", sagement aligné avec quelques frères d'aventure sur une étagère en une parade immobile et sous les feux des spots focalisant l’attention du chaland bien intentionné.
J’ai vite assimilé la nature même de ma fonction : j’étais un jouet mais un jouet particulier réservé aux adultes.
Mon succès fût immédiat et mon séjour en ce magasin de courte durée.
J'ai vu défiler devant moi des dizaines d’humains : des hommes seuls dont le regard brillait lorsqu’ils m’apercevaient, quelques femmes aussi ; moins hésitantes, moins rêveuses et qui paraissaient bien mieux que la gent masculine « connaître leur affaire ».
J'avoue avoir éprouvé une tendresse particulière envers tous ces couples enlacés, échangeant des coups d’œil coquinement complices et lorsque l’un d’entre eux a jeté son dévolu sur ma petite personne, je n’ai plus redouté ni le statut périlleux ni l'incertitude réservés aux jouets …
J’étais bien dans mon petit carton rose praline et cela faisait tout drôle de se sentir ainsi convoité et choyé par mes nouveaux propriétaires.
Ils m’ont libéré de ma prison de papier avec délicatesse, à l’évidence ravis de ma forme stylée et de mon bel habillage doré.
Ils m’ont manipulé comme une petite chose précieuse et unique.
J’étais là, tout près d’eux, mœlleusement niché dans les replis de la couette, partageant
leur intimité d’alcôve , bercé par leurs murmures et leurs soupirs à tel point que ma petite pile s’est mise en route tant j’étais émoustillé par cette vision.
Soudain, je me suis senti partir et quelques secondes après je glissais lentement sur le velouté d’un rebondi de chair oblongue partagée en deux lobes rosés aussi doux qu’une peau de bébé, butinant les commissures de ce fruit dont je ressentais la maturation progresser inéluctablement à chacun de mes passages.
La main masculine me guidait dans cette flânerie charnelle avec une telle expertise que j’ai compris que je n’étais vraisemblablement pas le premier à m’aventurer sur ces terres là !.
J’en ai été quelque peu contrarié mais j’étais sûr de convaincre tant ma résistance et ma vaillance à l’œuvre faisaient ma renommée.
Alors je suis passé en mode vibratoire supérieur et aussitôt j’ai entendu les gémissements de cette femme ainsi livrée à mon pouvoir de persuation
Elle m’a offert son ventre, ouvert son intimité puis, guidé par l’homme, je me suis immiscé dans le défilé de son entrejambes. Il y faisait sombre mais je n’ai pas eu peur.
Cette concavité était chaude et humide et à chaque va et vient, j’éprouvais l’élasticité des parois qui m'enserraient et me relâchaient tout à tour dans une alternance rapidement jouissive.
Ah : je n’étais pas peu fier de démontrer ainsi mes capacités et je dois bien vous confier combien que je me rengorgeais de mon évidente supériorité endurante sur le membre masculin, quand bien même cette excellence ne soit qu’artificielle ...
Je ronronnais de plus en plus fort, j’exultais, je triomphais presque et je voyais déjà se profiler ma revanche.
Puis, j’ai pas compris ce qui m’arrivait : entre eux deux et moi, le courant ne passait plus et ma pile s’est arrêtée d’un coup.
Elle m’a sorti de son nid douillet et je me suis retrouvé, réduit au silence, orphelin de leurs plaisirs, délaissé, relégué tout au fond du lit…
Impuissant et rageur, j’ai du assister à la suite de leurs ébats amoureux…
J’ai vu la richesse et la variété de leurs caresses, j’ai entendu leurs gémissements, j’ai subi les soubresauts traîtres du matelas lorsque leurs corps étroitement arrimés sont entrés dans la spirale
de l’indicible .Jusqu'à devoir supporter le cruel exil, loin de ces plaisirs charnels que la nature a inventé mais que les humains ont appris à ciseler en un fabuleux enrichissement du corps de l’âme t du coeur réunis.
Oui … je n’étais qu’un objet…
Hélas, je n’étais qu’un jouet , corvéable à souhait et irréductiblement soumis à la fantaisie capricieuse d’un couple.
Avec le temps, je me suis résigné à ma condition servile ainsi qu'à mon utilisation sporadique.
Peu à peu j'ai connu les affres de la rivalité avec l'arrivée de concurrents plus jeunes, plus fringants, plus performants...
Aujourd’hui nous cohabitons intelligemment dans une cachette nuptiale, guettant impatients, le jour et l'heure d'une éphémère gloire.
Etant l’aîné de la petite tribu ludique, j’ai même reçu un prénom en baptême et de cela je n’en suis pas peu fier !
Allez, je vous laisse.... et avec regret je retourne à mon modeste sort : moi le jouet , jouet de mes propres illusions !
( Elise)
La langue Française est riche d'expressions en tous genres dont certaines ne sont pas sans évoquer bon nombre d'images érotiques.
Exemples:
Mettre la main à la pâte
Joindre les deux bouts
Prendre ses jambes à son cou
Trempé comme une soupe
Tenir la chandelle
Marcher à voile et à vapeur
Tenir le bon bout
Penchons-nous aujourd'hui sur le formule "Se mettre en quatre". Elle aussi, semble en dire long !
Cette expression date du XVIIe siècle.
Elle se disait autrefois 'se mettre en quatre quartiers' (à rapprocher de 'se décarcasser') et se dit aussi 'se couper en
quatre'.
L'image est très explicite.
Pour rendre service à quelqu'un, quatre personnes sont en général bien plus efficaces et productives qu'une seule.
Si chaque personne soucieuse d'aider son prochain avait une formule magique pour faire apparaître trois clones, elle se mettrait aisément en
quatre.
D'où la solution envisagée par certains
de "s'y mettre à quatre"...
(Marc)
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