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Pénétrerai-je le mystère
D’une chair a l‘âme gagnée
Comme une eau fraîche que l’on tire
Avec lenteur du fond du puits
Tu te recouvres d’une buée
Qui dissimule ton sourire
Mes doigts possèdent le secret
De t’éveiller, de t’épanouir
De te perdre avant de dormir
Comme une enfant dans la forêt.
René Guy Cadou
( Hélène ou le règne végétal )
Pour remonter dans la cheminée, le Père Noël a souvent besoin d'un remontant.
Comme chaque année, il ne se fera donc pas prier pour accepter le cadeau que lui offrira celle qu'il nomme affectueusement sa petite "Hot de Noël".
Dans ta paume ouverte
Où repose ma tête
Tes doigts sont un ciboire
Où mon âme vient boire
Entre nos doigts croisés
La vie à claire voie
Qui palpite et danse
Entre toi et moi
Dans ma main à ta main dédiée
Entre mont de Vénus
Et mont du Soleil
La calligraphie du bonheur
Court sur ma ligne de coeur
Dans ta main refermée
Le temps s’est arrêté
Et il fait Dimanche
Sur ma ligne de chance
En nos paumes scellées
Les chemins ensorcelés
Fusionnant, androgynes
Nos lignes de destin
(Elise)
Tes doigts fins qui s'égarent
Livrés à mon regard
Tes doigts qui batifolent
Audacieux et frivoles
Croisant soudain les miens
Sur le même chemin...
(Marc)
J’ai laqué mes ongles d’un vernis écarlate, couleur passion. Des ongles de féline à l’ovale sagement limé : juste ce qu’il faut, juste comme il faut, des griffes -velours faites pour apprivoiser, captiver et capturer en douceur…
Tu somnoles, torse nu, offert avec indolence à la convoitise de mon regard subjugué par ton bassin que moule un jeans noir.
C’est plus fort que moi ! Ma main se pose sur ta cuisse et mes doigts arpentent le coton un peu rêche jusqu’à buter sur l’acier froid des boutons de braguette.
Mes ongles carminés prennent l’embuscade dans les replis des surpiqûres, ultimes remparts protégeant ta mâle virilité. Alors, je deviens cette chasseresse flairant avec délectation sa proie blottie dans la tiédeur de son gîte tandis qu’une une faim ogresse me submerge comme le goût impérieux de toi…
Et me voici, traquant la résistance de toile à petits coups de dents pointues et de doigts impatients, de plus en plus excitée à la vue de chaque centimètre de peau dévoilée jusqu’à mettre à jour le triangle parfait de ton bas-ventre ombreux où se love un tendre orvet rose…
Ma bouche rampe vers l’oasis moite de l’aine et mes ongles, tels une procession de fourmis rouges, agacent ton entrejambes. Puis mes lèvres frôlent la toison vaporeuse de ton pubis et je hume avec ivresse cette odeur brune qui me mène à toi…
Le nez entre tes cuisses, je fouine doucement ce terrier giboyeux. Sur un soupir d’aise, tes jambes s’écartent et se tendent… Tête renversée en arrière, ton corps prend l’oblique et je regarde cette vie: là entre tes cuisses qui s’éveille et pulse en petits sursauts réjouis tout contre ma joue. Ma langue s’enroule prestement sur cette tendre pousse aguichante.
Jamais, vois-tu, je ne pourrai me lasser de contempler, émerveillée, ce miracle renouvelé de la chair mutante lorsque la vie exulte et se dresse, altière et rebelle au pinacle de ton ventre.
Mes lèvres viennent couronner ton sceptre rougeoyant, laper sa perle diamant avant de s’ouvrir en corolle pour t’offrir le fourreau fiévreux de ma gorge.
Tes reins se cambrent, tes mains s’enfouissent dans mes cheveux afin de guider ma ferveur idolâtre.
Dieu, si tu savais comme j’adore alors entendre tes gémissements de plaisir, sentir la crispation de tes doigts sur mes tempes et combien j’aime renifler la fine sueur qui irise ton pubis arqué contre mon visage.
Il est si beau ton glaive, si brûlant, si triomphant qu’il semble défier le temps et la mort que je me laisse emporter dans cette spirale du plaisir cannibale ; ivre de ce toi divinement turgescent…
Je me délecte, je te savoure, je te suce, je te lèche, je t’aspire au plus profond, je t’inonde de liqueurs buccales qui roulent sous ma langue et cascadent sur mes doigts coulissant sur ton vit luisant…
J’aime tant te voir osciller sur le fil tendu de cette jouissance partagée. Retiens–toi, je t’en supplie ! Attends… attends encore un peu, je veux t’emmener encore plus loin, encore plus fort, encore plus haut… Laisse- moi me rassasier de toi !
Je ralentis le rythme. Ma bouche se déprend de toi, lentement, comme la mer se retire à marée basse tandis que mes mains caressent la douceur oblongue des testicules. Ma langue s’égare vers les pétales de ton œillet. Elle les courtise et les défroisse, doucement opiniâtre, avant que d’en pénétrer le cœur sombre à la faveur d’un doigt clandestin.
J’aime ce butinage tactile sur l’autre versant de toi, cette intériorité inversée où tu m’accueilles et où il t’est donné – qui sait ?- de pressentir ce qu’est la féminité concave…
J’aime t’offrir l’amour ainsi comblé : des deux côtés à la fois…
Désormais, ma bouche et mes doigts oeuvrent en synergie pour te conduire en plénitude sensuelle vers l’acmé.
Tu halètes, tu gémis et je t’accompagne vers cette extase fauve …
Ton corps convulse et ta jouissance devient mienne tandis que j’engloutis ta hampe pour me gorger de tous tes soleils éclatés en ma bouche.
Elise
Ton visage glisse vers le mien
Et le reste de l’univers s’éteint
Haleine suspendue à ton souffle
Dans ce frémir d’aimer contre ma bouche
Sais-tu qu’aucun de tes baisers ne se ressemble ?
Chacun recèle en lui
Tous les mystères
Tous les ailleurs
Comme autant de partances
Et d’exquises délivrances
Aucun de tes baisers ne se ressemble
J’aime leurs errances
Et leur intermittence :
En pointillés de silence
Aucun de tes baisers ne se ressemble
De haut en bas
Leur voluptueuse diagonale
Me relie
De la bouche rubis
Au fauve pubis
Aucun de tes baisers ne se ressemble
Quand tu me lis en braille
De mes lèvres corail
Jusqu’au secret sérail
Aucun de tes baisers ne se ressemble
Mais tous, inexorablement, me rassemblent
Embrasse- moi
Embrase-moi !
(Elise)
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