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La plage désertée
Et sous nos pas les rumeurs du sable
Comme autant de bonheurs somnolents
Sur nos corps de lumière
La mémoire dorée d’un bel été
Et dans le sillage de nos étreintes
Le goût salé de tous nos baisers
"C’est en Septembre
Que l’on peut vivre pour de vrai"
Merci à Gilbert Bécaud – interprète trop vite oublié-
de cette magnifique chanson de Maurice Vidalin
Ce n’est pas
Dans ma mémoire
Que tu demeures
Mais dans mes mains
Dans mon regard
Dans cet instant
Qui s'ouvre sur la mer
C'est aujourd'hui
Le goût du sel
Sur ta peau
Aujourd'hui
Ton rire
Et ma course
Vers ton épaule
Aujourd'hui
Que tu me prêtes
Les mots
Pour mieux t'aimer
Et
Les silences
pour mieux te dire
Le cœur serré, nous regardions dans le rétroviseur s’éloigner ces silhouettes amies et leurs ‘’au revoir ‘’ se dissolvaient, dispersés par le vent.
La distance à couvrir était grande et la route de retour nous paraissait déjà effroyablement fastidieuse en ce Dimanche d’été pourtant radieux.
La circulation était dense et l’autoroute - véritable corne d’abondance - déversait ses flots de voitures en étirant à l’infini son ruban d’asphalte chauffé à blanc.
Puis… le ralentissement soudain précurseur du fameux « bouchon » que même le plus futé des bisons n’avait pas prévu…
Piégés dans ce carcan d’acier, accablés de chaleur, nous ressassions amèrement le mauvais choix qui nous avait jeté dans une telle galère.
La radio de bord distrayait tant bien que mal notre humeur chagrine par quelque intermède musical.
Après plus de deux heures de quasi immobilité, tel l’oiseau s’évadant de sa cage tu as pris la première bretelle de sortie.
Ce détour étaient-il vraiment raisonnable ?
Non !
Définitivement : non !
La mer n’était qu’à quelques kilomètres et là bas, la danse bleue de l’horizon nous subjuguait déjà…
Sable chaud, ressac des vagues, rires d’enfants, cris des mouettes, tonnelle ombragée et rosé bien frais : cette journée avait des effluves de paradis retrouvé.
Pris par l’insouciance estivale, attablés à la terrasse d’un piano bar nous avons étiré tard dans la nuit ce bonheur d’être : simple et absolu.
Sur une autoroute redevenue déserte, nous roulions, silencieux, le vague à l’âme et la vague au corps.
Le souvenir de nos peaux gorgées de soleil, rutilant de mille gouttelettes salées et celui, encore plus vivace de tous ces regards échangés comme autant de possibles hantait nos mémoires.
Dans la semi pénombre de l’habitacle, je devinais ton regard oblique qui, à intervalles réguliers, se posait sur mes cuisses dénudées.
Mais lorsque je tournais la tête dans ta direction, instantanément tu redevenais ce conducteur imperturbable, si attentif à la route…
Tu me provoquais entre oeillades ardentes et profil de marbre.
Joueuse, j’ai frôlé ta nuque puis mordillé le lobe de ton oreille avant de glisser ma main faussement distraite dans l’échancrure de ta chemise pour libérer ce torse qui luisait comme un bronze dans la moiteur de la nuit.
Et toi, tu ne bronchais pas… Juste ce petit sourire en coin que je devinais à peine.
Discrètement, j’ai incliné mon dossier, écarté un peu plus mes jambes et retroussé ma petite robe légère sur mon ventre doré.
Comme le signal attendu, ta main droite est venue jouer à l’intérieur de mes cuisses, là où la peau se fait soie puis tes doigts clandestins ont migré vers ce petit livre rose où deux seuls feuillets suffisent à raconter l’origine du monde…
Comment fais tu pour m’ensorceler de la sorte, à chaque fois ?
Ma source cristalline s’est mise à couler et ma bouche fiévreuse te cherchait, ivre de désir.
J’ai détaché ma ceinture et je me suis penchée vers toi.
Avec une lenteur perverse, j’ai ouvert un à un les boutons de ta braguette dressée comme un chapiteau de fête.
Puis j’ai lapé cette goutte de rosée perlant au sommet de ta hampe et mes doigts, mes lèvres et ma bouche ligués ont célébré ce sceptre écarlate en prenant bien soin de ne pas le conduire jusqu’au sacre suprême.
Par intermittences, le halo de phares illuminait l’habitacle comme un feu d’artifice impromptu dans le secret de cette nuit d’été.
Tes soupirs jubilatoires, la crispation de ta main empaumant ma tête m’enflammaient de toutes parts mais lorsque ma gorge se déprenait de toi, je te murmurais ‘’ Regarde la route ! ‘’
Et toi de me rassurer d’un « Ca va » au laconisme terriblement parlant…
Pressentant le point de non retour, tu m’as doucement repoussée vers mon siège par ces mots : ‘’ Caresse toi ! ‘’
Faute de pouvoir m’empaler illico sur ton vit glorieux, mes doigts fébriles ont aussitôt entamé leur reconnaissance sur mon petit chemin de ronde tandis que les tiens - sentinelles oublieuses – plongeaient dans les douves de mon plaisir.
Yeux mi-clos, lèvres entrouvertes, je te regardais m’observer et chacun de nos regards croisés se nourrissait du plaisir de l’autre.
Puis tout s’est effacé et la jouissance s’est engouffrée en moi telle une lame de fond, sauvage, profonde et ravageuse.
Ce n’est que plus tard lorsque nous avons fait halte sur cette aire pour nous rafraîchir que j’ai su que tu avais explosé spontanément à l'écoute de mes halètements et de mes petits cris égarés.
Et sur les heures laborieuses du lendemain flottait encore le parfum aphrodisiaque de cette route de nuit…
(Elise)
‘’ Les barques qui au loin
Confondaient leurs voiles avec les crissantes ailes des mouettes
Ou laissaient une écume pareille à des soupirs légers,
Trouvaient dans ma poitrine confiante un envoi,
Un cri, un nom d'amour, un désir pour mes lèvres humides …
Tendrement dans ma bouche, la lumière du monde m'illuminait.
Toute la montée de la vie grisa mes sens…’’
Vicente Aleixandre
(Ombre du paradis)
Démons et merveilles
Vents et marées
Au loin déjà la mer s'est retirée
Démons et merveilles
Vents et marées
Et toi
Comme une algue doucement caressée par le vent
Dans les sables du lit tu remues en rêvant
Démons et merveilles
Vents et marées
Au loin déjà la mer s'est retirée
Mais dans tes yeux entrouverts
Deux petites vagues sont restées
Démons et merveilles
Vents et marées
Deux petites vagues pour me noyer.
Jacques Prévert
(Sables mouvants)
On m'a offert un coquillage.
Il y chante
Une mer de mappemonde
Et l'eau emplit mon coeur
Avec ses petits poissons
D'ombre et d'argent.
Federico Garcia Lorca
J’avais déjà écrit ce texte lorsque j’ai retrouvé celui – magnifique et bouleversant - de Christian Bobin…
Je vous les offre successivement comme deux visions oniriques de cette « robe blanche » et autant de respirations entre sensualité, joie, tristesse, larmes et regrets …
Etait ce le grain si pur de la lumière, ce soleil exubérant qui hachurait le paysage d’ombres obliques et fuselées... Ce matin d’été avait un air de fête.
J’avais envie de me vêtir de blanc comme pour baptiser cette abondance éclaboussée de soleil et cette vie palpitant jusque dans le moindre brin d’herbe, le plus infime tressaillement de l’air…
Le hâle de ma peau soulignait la nacre moirée de la jupe volantée et lorsque tu m’as aperçue tu as poussé un « Oh !... » surpris et ravi.
Et je virevoltais… je virevoltais sans fin dans mon jupon immaculé avec l’insouciance heureuse d’une enfant comblée, encore enveloppée dans ses rêves couleur dragée.
Tu m’as pris la main, un peu ému, un peu troublé par cette juvénile apparence que je t’offrais ainsi : comme une seconde virginité.
Main dans la main, silencieux et pensifs, nous avancions sur le petit chemin de campagne et les arbres bruissants nous faisaient la haie d’honneur.
A quoi pensais tu tandis que le vent polisson soulevait mon cotillon dans des tourbillons de poussière dorée ?
Je frémissais sous sa caresse soyeuse faufilée dans mon entrejambes pour mieux courtiser mon intimité si lisse et caresser de ses doigts de zéphyr ce fragile coquillage clos sur ses secrets d’amour.
Alors, je me suis sentie si petite, si fragile, si cristalline auprès de toi, comme la toute première fois où nous avons étrenné la tendresse de nos ombres courbées…
Et dans la campagne inondée de soleil, enivrée par le chant des cigales nous avons renouvelé ces noces blanches avec pour seul témoin la silhouette tutélaire d’un vieux chêne protégeant notre amour…
(Elise)
‘’Ainsi vous ai-je vu avancer dans la poussière d’été, toute légère dans votre robe toute blanche.
Celle qu’on aime, on la voit s’avancer toute nue. Elle est dans une robe claire, semblable à celles qui fleurissaient autrefois le dimanche sous le porche des églises, sur le parquet des bals. Et pourtant elle est nue - comme une étoile au point du jour. A vous voir, une clairière s’ouvrait dans mes yeux. A voir cette robe blanche, toute blanche comme du ciel bleu.
Avec le regard simple, revient la force pure.
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Je vous reconnaissais. Vous étiez celle qui dort tout au fond du printemps, sous les feuillages jamais éteints du rêve. Je vous devinais depuis longtemps déjà, dans la fraîcheur d’une promenade, dans le bon air des grands livres ou dans la faiblesse d’un silence. Vous étiez l’espérance de grandes choses. Vous étiez la beauté de chaque jour. Vous étiez la vie même, du froissé de vos robes au tremblé de vos rires.
Vous m’enleviez la sagesse qui est pire que la mort. Vous me donniez la fièvre qui est la vraie santé.
Et puis vous êtes partie. Ce n’était pas trahir. C’était suivre le même chemin en vous, simple dans ses détours. Vous emportiez avec vous la petite robe de neige. Elle ne dansait plus dans ma vie. Elle ne tournait plus dans mes rêves. Elle flottait sous mes paupières lorsque je les fermais pour m’endormir, juste là : entre l’œil et le monde. Le vent des heures l’agitait fiévreusement. L’orage des chagrins la rabattait sur le coeur, comme un volet sur une vitre fêlée.
Qui n’a pas connu l’absence ne sait rien de l’amour. Qui a connu l’absence a pris connaissance de son néant - de cette connaissance lointaine qui fait trembler les bêtes à l’approche de leur mort ’’.
Christian Bobin
(Extrait de Une petite robe de fête)
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