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Fi de la trêve de tous ces faiseurs de mignardises
Qui , Noël passé , se pâment en flemmardise
Des saisons , j’ignore les marchandises
Car j'ai toujours eu l'âme gourgandine
De cette Orientale cadine
Tout droit sortie de son sérail
Voyez mes doigts en éventail
Entre chemise et poitrail
Et leurs coquines vocalises
Sur vos chemins de chalandise...
Vous connaissez mes talents culinaires
Conjugués en mode pluridisciplinaire...
Tout d'abord: veiller à la mise en place
Vous coucher et vous détendre
Quitte à vous faire quelque peu suer
En vous jouant de la mandoline
Ensuite , tendrement vous dépouiller
Et vous laisser doucement mariner
Puis, vous travailler au corps
En vous dévoilant mes plus beaux fleurons
Et ma petite galantine déjà bien abricotée !
Holà! Que vois-je ?
Vous parlez tantôt de me trousser
Et vous voyez déjà me chevaler !
Diantre: laissez monter la mayonnaise...
Auriez vous oublié que l'on ne me consomme pas
Aussi abruptement : à la croque -sel...
Allons, point de caprices !
Il est temps de m’intéresser à votre appareil
En me penchant sur vos belles animelles
Que j'aime tant bouler entre mes paumes !
Accueillez ces petites perversités charnelles
Qui réjouissent tant ma bouche en cul-de-poule
Lorsque fièrement votre calotte se dresse
En confidence satinée contre mes lèvres ...
De votre Vergeoise
Je savoure le verjus
Caramélisant dans ma gorge
Point de hâte mon ami
Laissez-moi encore
M’enivrer de votre fumet
De ma langue enroulée vous barder
Et dans ma bouche tout entier vous braiser
J'adore être votre Du Barry
Avec vous en dangereuse liaison
Mais il est temps de cesser de luter !
Voyez dans quel état de détrempe vous m'avez mise...
J'arrête de faire ma dariole...
Me voici devenue fontaine
A vous maintenant de me saisir
Pour me beurrer la madeleine
Puis me fraiser encore
Et me manchonner la rouelle
Avant que de foncer
Et de m'inonder de votre Béarnaise
Au point de me vanner
Et me réduire en chiffonnade...
Elise
En cette période festive, il ne me reste plus qu'à vous souhaiter de folles agapes :-)
NB : tous les mots - malicieusement détournés- relèvent bien du langage culinaire
Pour les curieux( ses) un savoureux florilège ci-dessous:
http://chefsimon.com/lexique/lexique-a-c.html
Le soir engrange déjà sa moisson de souvenirs diurnes.
Je pressens une nuit de froidure empreinte d' une odeur de neige sale
Pourtant, à quelques jours de Noël, la neige c'est une part d 'enfance, des bribes d'innocence, un enchantement retrouvé...
Enfin, ça devrait...
Ça devrait nous emporter dans des odeurs de marrons grillés, des saveurs de pain d'épices, des rires joyeux d'enfants, des regards éblouis sous la voûte des guirlandes illuminant les rues .
Autant de bonheurs simples et gratuits soudain devenus invisibles et inaudibles et que l'âpreté de la crise ne saurait à elle seule expliquer.
Un état généralisé de léthargie, un malaise diffus semblent s'être insidieusement emparés des humains...
Hier, en traversant un square déserté, je me suis faite piéger à mon tour: j'ai regardé ce banc recouvert de neige et une sensation de vide immense m'a gagnée.
Avant, j'aurais trouvé le lieu délicieusement romantique, j'aurais imaginé les silhouettes enlacées d'amoureux intemporels mais là, je ne voyais plus qu'un banc pétrifié de solitude , immergé dans la désolation d'un jardin fantôme où la nature même avait perdu son âme...
Avant mais alors ... Avant quoi ?
Peut être, avant que les médias ne nous intoxiquent un peu plus chaque jour de manière quasi obsessionnelle en revenant sur cette échéance prétendue fatidique du 21 décembre ...
Certains y croient dur comme fer alors que bien d'autres -fort heureusement- se montrent parfaitement incrédules.
Il n'en demeure pas moins le constat de cet inquiétant syndrome de contagion que La Fontaine évoquait dans la fable "Les animaux malades de la peste" :
" Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés "
Ai- je cru cette ville morte et tous ces cœurs vitrifiés ou bien est ce l'expression d'un désamour généralisé pour ce monde en passe de devenir " Stone" ?
( Elise)
Des séries inédites sur les nouvelles chaînes de la TNT.
Mais celle-ci n'est visible qu'ici !
(Marc)
Cliquer sur l'image pour vision optimale
Lovée dans des éclats de soie
Glissant dans mon cou
Cette écharpe
Mémoire diaphane
De ces bribes de Toi
Dans ses replis
L'empreinte de tes doigts
Et le chuchotis de ta voix
Au secret de mon cœur
Comme un souffle
Suspendu entre toi et moi
(Elise)
( Photo non contractuelle)
C'était
Une fin d'après-midi
Une fin de semaine
Une fin de printemps
Et, faisant traîne à toutes ces fins , les inédits espérés ou imprévus.
Le soleil baignait dans une aura miellée faite pour encoquiner la peau et ouvrir un regard gourmand sur les choses et les gens.
La rue fourmillait et les terrasses des cafés s'emplissaient pour ces " after-work" propices à étirer la soirée en bavardages insomniaques .
Je me souviens de cette insouciante légèreté flottant dans l'air et des effluves qui escortaient
mes pas : odeurs de façades encore enfiévrées , eaux florales dont les femmes avaient rafraichi
leur nuque et moiteurs viriles de transpiration.
Sans le savoir, nous marchions l'un vers l'autre : moi dans ma petite robe blanche à bretelles et vous - d'évidence droit sorti de la douche - avec vos cheveux en bataille et votre chemise entrouverte sur un torse doré .
Nos regards se sont aimantés : arrêt sur vision, condensé d'éternité sur nos lèvres suspendues à l'indicible.
La rumeur urbaine a repris.
Nous nous sommes croisés , déshabillés d'anonymat avec au fond des yeux cette volupté si parlante dans le mutisme.
Il aurait suffi d'un simple rien
Ou d'un si peu
Pour entailler l'instant, inscrire la minute et inventer demain ...
J'ai senti dans mon dos le tatouage de votre regard me poursuivre jusqu'à ce que la foule me happe.
Je me souviens encore de l'irisation de vos prunelles conjuguant en paradoxe le désir mâle et l'attendrissement joli .
C’est en raison du doux bruissement de votre regard que ma mémoire vous reste fidèle.
Et vous ?
Vous souvenez-vous de moi ?
(Élise)
Illustration : sculpture " Solstice" empruntée à Solenn Hart
www.terredamour.com/
Ils se tiennent debout, enlacés , vibrant comme deux trembles sous l'accolade du vent.
Et ce frisson est comme une fêlure qui disjoint les corps afin d'y inscrire l'instant fragilisé; celui qui bouleverse les certitudes.
Brusquement, elle fait le geste incongru de détacher le bracelet de sa montre puis celui de le balancer du bout des doigts tel un pendule affolé en quête de sens.
Impassible, elle guette l'ankylose complète de l'objet avant de le lâcher .
La montre se brise sur l'asphalte et rend l'âme dans un bruit cristallin.
Avec un sourire féroce, elle plante son regard dans celui de l'homme :
" Voilà! j'ai assassiné le temps."
Instinctivement, il resserre son étreinte et elle se perd dans cette parenthèse charnelle ourlée d'éternité.
(Elise)
Là où tu m'emmènes, plus rien ne barre le regard.
Entre deux versants abrupts
L'un raviné d'ombre
Et l'autre sculpté par la lumière ,
Le fil du désir s'arrime
Et se tend, infiniment...
Quelque part entre éther et glèbe,
On se hasarde ,
Avec pour seul balancier
Cette vie fragile qui défie le vide..
J'entre dans l'embrasement de ton étreinte
Jusqu'à me brûler la peau
Jusqu'à tutoyer les étoiles
Dans l'oubli absolu du retour...
Et tu m'envoles
Encore un peu plus haut
Encore un peu plus loin ...
(Elise)
"Il est curieux comme le même mot peut avoir des sens complètement opposés. En art, Académie, c'est la nudité. En littérature,
Académie, cela veut dire, jamais trop habillé."
(Paul Léautaud)
Voilà pourquoi, en ce qui me concerne, j'attendrai encore un peu pour la littérature...
(Marc)
Tumulte moiré :
Mes doigts défont lentement
Cette ombre
Entre soie et Soi
Dépouillant le temps
Et l'être concomittant
Qui perdure
Sous la parure
Délivrée de toute fatuité
Voici l'aube de la nudité
Dans ses ambigüités
Entre ingénuité
Et ingéniosité
Trop tard :
Le sort en est jeté !
(Elise)
La pluie lustre de nacre et d'or les pavés du boulevard.
Tête baissée sous son parapluie , elle hâte le pas.
Le choc,
frontal
Deux silhouettes qui se fragmentent ,
Deux regards bousculés qui se croisent mi-furibonds ,mi-confus
Et soudain, le passé balafre l’instant et vient cingler leurs visages.
Elle lui tend la main.
Il hésite puis l'embrasse comme autrefois, lorsqu'il venait se désaltérer à son visage.
Elle frémit sous l’effleurement de ses lèvres :
Elles ont encore la tiédeur fondante des baisers défaits.
Il lui propose la chaleur d'un bistrot, celle d'un vin chaud aux épices
Et tous les souvenirs qui vont avec...
Elle décline l'invitation.
Il insiste...
Elle persiste ...
Il lui donne son numéro de téléphone et lance un :
" Tu m'appelles ! " persuasif et déjà convaincu.
A quoi bon ?
Ce n'est plus Lui
Ce n'est plus Elle
Tout au plus deux fantômes de hasard égarés dans l'exotisme du présent .
La pluie continue à jouer des claquettes sur le trottoir.
Sous le pont Mirabeau coule la Seine; imperturbable.
Il n'y a plus d'après pour les amours de jeunesse...
(Elise)
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