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Je ne sais plus lequel de nous deux a crié, crié si fort que la nuit même a vacillé.
Sous nos corps abasourdis de plaisir, le lit se creuse de moiteurs.
A nos fronts somnolents, la buée du désir consumé.
Vient l’heure où la tendresse s'invite au repli des draps.
Ton bras flotte comme une écharpe de chair abandonnée autour de mes seins.
Ma main effleure ton sexe vaincu.
Sous mes doigts le secret satiné de cette reddition encore engluée de ton sperme.
A la fêlure de mon ventre ta semence suinte comme une source chaude.
Nos jambes emmêlées s’enracinent dans la confusion persistante de ces lambeaux de toi et moi.
Bercé par nos souffles apaisés, Eros s’endort doucement…
Elise
"Trois allumettes, une à une allumées dans la nuit
La première pour voir ton visage tout entier
La seconde pour voir tes yeux
La dernière pour voir ta bouche
et l'obscurité toute entière pour me rappeler tout cela"
Jacques Prévert
Photo issue du Net
La vie se fait légère aux heures insouciantes de l’été qui valse entre ciel, soleil et mer.
Il vous vient alors cette curiosité aiguisée, cet appétit singulier, ces regards inédits réveillant des désirs latents et des envies silencieuses.
Des seuils à franchir
Des portes à pousser
Comme autant de frontières invisibles derrière lesquelles la liberté n’est pas un absolu mais plutôt un éventail de possibles déployé entre fantasme imprécis et désir conscient.
D’où vient alors ce frisson qui vous envahit : de la seule idée d’embarquer ou bien de l’espoir secret de fouler ces territoires de transgression ?
Que dire à propos du libertinage ?
Le considérer comme un comportement exclusivement sexuel me semble trop simpliste; a contrario, l’appréhender seulement sous l’angle ‘’ historique’’d’une libre pensée affranchie des dogmes religieux et moraux paraît tout aussi réducteur.
Chacune de ces deux visions comportant vraisemblablement une part de vérité, toute la problématique est leur mise en équation non seulement pour chaque individu en son for intérieur mais surtout dans le couple.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître à première vue, certains considèrent le libertinage comme un idéal de fidélité qui , ponctuellement , permet à un couple complice et lutinant ensemble d’ouvrir à des tiers l’accès contrôlé à son intimité.
Cette approche me paraît à la fois plus honnête et - somme toute- bien plus éthique en regard
de tous les cocufiages traditionnels voués à la clandestinité et au mensonge.
C'est pourquoi le concept de libertinage est assez séduisant voire réaliste car il met en perspective le couple confronté au temps et l’union inscrite dans la durée.
Toutefois, l’un des aspects des plus délicats du libertinage sous ses diverses formes reste bien sa gestion au sein du couple et ce, en raison de l’irréductible différence à la fois cérébrale, psychologique et comportementale existant entre l’homme et la femme.
La masculinité relève d’un fonctionnement physiologique spontané répondant à des pulsions , quant à l’expression de la virilité, cette dernière reste encore ancrée dans l’éducation des petits garçons et la dominance mâle toujours valorisée dans nos sociétés .
La combinaison des deux faisant que l’homme n’a nullement besoin d’aimer pour donner libre cours à son désir et vivre sa sexualité.
Pour ce qui est de la libido féminine, celle ci me semble plus inscrite dans le cérébral et ancrée dans l’émotionnel.
Si le besoin de plaire et celui de se sentir désirée existent en toute femme, la sexualité féminine demeure essentiellement reliée à l’affect et au ressenti.
Confrontée à la concurrence, la femme éprouvera sans cesse le besoin d’être rassurée et assurée de l’amour de son compagnon. Des sentiments qui parfois semblent cruellement en exil lorsqu’elle voit ce dernier totalement emporté dans le feu de l’action …
Voilà à mes yeux, le cœur même de la problématique : comment résoudre cette équation multiple entre respect de l’autre, liberté, amour et estime de soi ?
Un défi permanent, une harmonie intérieure fragile , une manière autre de concevoir et de ressentir qui expliquent la raison pour laquelle les hommes considèrent les femmes comme ces êtres complexes ayant la fâcheuse propension à compliquer toute chose !
En dépit de ces différences et malgré ce qui subsistera toujours dans cette part d’incompréhension réciproque entre les deux sexes, l’amour
réveillé de son autarcie ronronnante peut non seulement perdurer mais aussi grandir , se renforcer et s’enrichir lors de quelques échappées libertines.
( Elise )
En illustration à toutes ces réflexions personnelles ce texte magnifique sur l'art d'aimer qui peut fort bien s’appliquer à l’esprit libertin :
‘’ L'amour commence lorsque l'on préfère l'autre à soi-même, lorsqu'on accepte sa différence et son imprescriptible liberté.
Accepter que l'autre soit habité par d'autres présences que la nôtre, n'avoir pas la prétention de répondre à ses besoins, à toutes ses attentes, ce n'est pas se résigner à l'infidélité à notre égard, c'est vouloir, comme la plus haute preuve d'amour, que l'autre soit d'abord fidèle à lui-même. Même si cela est souffrance pour nous, c'est une souffrance féconde parce qu'elle nous oblige à nous déprendre de nous-mêmes, à vivre intensément cette dépossession enrichissante : dans la plus amoureuse étreinte, c'est un être libre que nous étreignons, avec tous ses possibles, même ceux qui nous échappent.
Etre capable d'accueillir en l'autre cela même qui éveille l'animale jalousie, qui est signe d'amour-propre et non d'amour.
Cette communication est pleine de risques, mais les crises qu'elle engendre, lorsqu'elles sont surmontées, sont la condition d'un double dépassement.
Rien n'est plus grand que ce partage de la véritable personnalité de chacun.
L'autre nous interpelle, fut-ce en nous heurtant, et même si le choc nous brise, il nous oblige à renoncer à notre fermeture possessive, à devenir autre par la révélation de l'autre.
Un amour qui n'est pas cette création continuée de l'un par l'autre, fut-ce au prix des déchirements tragiques, est le contraire de l'amour. Nul n'est digne de l'amour qui n'est capable de le conquérir dans une bataille de chaque jour, contre toutes les jalousies stérilisantes, qu'elles se traduisent par la brûlure du sexe, par la déréliction de l'absence, par les blessures de la tendresse, par le doute sur la signification dernière de notre engagement.
Qui n'est pas prêt à affronter tout cela n'est pas digne de l'amour. Tout au plus sera t-il un fonctionnaire du sexe, un bureaucrate comptabilisant les plaisirs parce qu'il n'a pas la force de vouloir la joie suprême : celle de l'amour créateur.’’
Roger Garaudy
"Parole d'homme"
Comme déjà relaté dans un précédent article, nous nous sommes rendus plusieurs fois cet été sur ce que l'on surnomme "La baie des cochons", autrement dit la fameuse plage libertine du Cap d'Agde. Plage qui suscite d'éternelles polémiques entre les "pour" et les "contre", ces derniers se disant outrés, choqués, scandalisés au point d'écrire au ministre de l'Intérieur qui a en ce moment d'autres chats (pour ne pas dire chattes) à fouetter !
Mais que viennent donc faire ces pères et ces mères-la-vertu sur cette portion de plage d'un peu plus d'une centaine de mètres alors qu'ils ont à leur disposition en cette même station balnéaire des kilomètres de littoral tout à fait classiques ? Regarde-t-on des westerns quand on n'aime pas les westerns, mange-t-on des épinards quand on aime pas les épinards et surtout doit-on prôner l'interdiction des westerns et des épinards sous prétexte que nous n'aimons ni les uns ni les autres ?
En ce qui nous concerne, cet endroit certes très particulier, totalement affranchi des normes morales de nos sociétés où le sexe reste tabou au point de flouter les sexes lors d'un reportage télévisuel sur le naturisme, cet endroit ne nous apparaît nullement comme une préfiguration de l'enfer où de pauvres damnés subiraient les assauts de démons lubriques.
En ce lieu de permissivité, personne ne vous oblige à faire quoi que ce soit et personne ne vous demande rien.
Les batifolages vont des simples caresses à des ébats torrides et ceux qui se lâchent sans la moindre retenue le font en toute connaissance de cause sans s'étonner que le spectacle qu'ils offrent puisse provoquer des attroupements de voyeurs. Sans doute d'ailleurs certains d'entre eux recherchent-ils délibérement dans un but d'excitation un maximum de témoins à leurs débordements. Bref, tout le monde y trouve son plaisir, le tout dans le respect, la tolérance et même une franche bonhommie lorsque, en guise de remerciements pour les actrices et acteurs, les spectateurs finissent par applaudir
!
Pris par l'ambiance, il nous est arrivé de nous laisser nous aussi aller à quelques privautés qui ont dû plaire à ceux qui les ont vues au point de venir nous en féliciter !
Mais le but de cet article, ne vous en déplaise, n'était pas de vous raconter en détail nos petits amusements... ce sera peut-être pour une autre fois. En fait, je voulais simplement rendre hommage à une personne que vous apercevez sur la photo ci-dessous: le marchand ambulant qui, sous un soleil de plomb, passe de longues heures à pousser son lourd chariot pour proposer à tous ces corps nus surchauffés au propre comme au figuré un large choix de sorbets et esquimaux....
Un marchand plein de mérite car étant la seule et unique
personne au milieu de ce décor à rester de glace !
(Marc)
NOTE IMPORTANTE: les photos et vidéos étant, c'est la moindre des choses, STRICTEMENT INTERDITES en ce lieu, ce ne sont évidemment pas les nôtres.
Pour illustrer cet article, nous nous sommes servis d'images trouvées sur le site d'une certaine Naomi.... qui propose d'en
voir plus moyennant finances !
Tout en nous gardant de tout jugement sur cette façon de tirer profit d'un lieu de libertinage à l'origine gratuit, nous signalons à la Naomi en question que nous retirerons ces photos de notre blog si cela devait la déranger...
La mer ressemble à ton amour
Sa couleur change au gré des jours
Mais dans son âme elle est la même,
Fidèle à ceux qui l'aiment
Elle a le temps pour paysage,
Elle est le but et le voyage
Elle se nourrit de liberté, d'espace et d'éternité
Entre ses digues, entre ses rives,
Elle n'est jamais vraiment captive
Elle veut sentir qu'on la désire,
Elle s'avance, et puis se retire
Il faut la conquérir toujours...
Elle a des vagues de tendresse
Qui m'épousent et me caressent
Elle s'abandonne autour de moi
Pour rejaillir entre mes doigts
Elle me berce et elle me chavire,
Elle m'emporte comme un navire
Je ne sais plus où elle s'achève
Elle est plus vaste que mon rêve
Elle est profonde et transparente
Aussi pure aussi apaisante
Que ton regard à mon cœur lourd...
Elle vit des drames et des naufrages
En rapportant jusqu'au rivage
Les souvenirs qu'elle a sauvés
Des profondeurs de son passé
Elle a parfois dans ses reflets
Tant de regards et de regrets
Qu'elle va noyer son amertume
Derrière un grand rideau de brume
Elle vient se perdre entre les dunes
Ouvrir son âme à son chagrin
Verser des larmes entre mes mains
Au soleil après la tempête
Elle se rassemble et elle s'apprête
Elle avance encore et toujours...
La mer ressemble à ton amour
Ai-je assez d'une vie pour en faire le tour ?
(Yves Duteil)
S’habiller le cœur de murmures
Ganter ses doigts de tendresse
Effleurer le temps
Caresser le vent
Et par le seul frisson
Ré enchanter le monde…
(Elise)
« Avez vous trouvé ? »
« Oui, Monsieur »
« Parfait ! »
Le « Prenez place !» qui suivit s’apparentait plus à un ordre qu’à une invitation courtoise.
La voix de l’homme, tout comme son attitude avaient quelque chose de protocolaire. Chacun de ses gestes transpirait l’austérité jusque dans la manière de se déplacer : une sorte de chorégraphie lente qui ne pouvait s’expliquer par la simple prudence due à sa cécité partielle.
Surmontant son mal-être soudain, la jeune femme se dirigea vers un fauteuil.
« Non…! Ici » fit-il sur le même ton péremptoire désignant la méridienne de velours grenat qui trônait au milieu de la pièce.
Elle s’y assit ou plutôt s’y tassa, buste droit, jambes serrées et s’empressa d’ouvrir le livre dont elle n’avait même pas regardé le titre.
« Pas ainsi ! » Dit le vieillard en approchant un fauteuil. Il s’y installa confortablement, ses mains noueuses croisées sur le pommeau de la canne comme un vieux maître à danser étayant son autorité.
La jeune femme leva un regard interrogateur vers son hôte.
« Vous devez vous offrir à la lecture, vous ouvrir aux mots, les accueillir avant même que vos lèvres ne les prononcent.
Tournez-vous de trois quarts et allongez-vous … »
« Mais… »
« Je vous rémunère généreusement pour une prestation dont j’exige l’exécution fidèle et conformément à mes critères ! Comprenez-vous cela ? »
La jeune femme s’exécuta : inutile de discuter avec ce vieux barbon autoritaire et misogyne !
Elle prit une profonde respiration et baissa le regard vers l’ouvrage :
La philosophie dans le boudoir ou les Instituteurs immoraux
Marquis de Sade.
Un frisson désagréable parcourut son échine tandis qu’une vilaine petite sueur perlait son front lorsque son regard ricocha sur le sous-titre :
Dialogues destinés à l’éducation des jeunes demoiselles …
Elle comprit alors le choix prémédité que le vieil homme avait fait de ce livre en parfaite adéquation avec le lieu, son décor baroque, ses éclairages tamisés et la personnalité du propriétaire.
La jeune femme sentait le regard appesanti du vieillard scruter son corps et dévoiler son dos.
Elle se précipita dans la lecture comme on se jette à l’eau : avec cette hâte désespérée d’en finir au plus vite.
Les minutes s’écoulaient. Seule sa voix brisait le silence.
Peut être l’homme s’était il endormi ? Peu à peu, elle oublia jusqu’à sa présence et s’absorba dans une lecture plus affirmée et plus fluide.
‘’ Dolmancé.
…Rapproche-toi plus que jamais de ta victime avant que de l'immoler…
Livrons-nous donc hardiment et sans cesse à la plus insigne fausseté ; regardons-la comme la clé de toutes les grâces, de toutes les faveurs, de toutes les réputations, de toutes les richesses, et calmons à loisir le petit chagrin d'avoir fait des dupes par le piquant d'être fripon.’’
C’est alors qu’elle sentit un étrange frôlement remonter tout le long de sa colonne vertébrale. Quelque chose de froid et d’inhumain s’emparait de sa peau jusqu’à hanter sa chair.
Le contact glacial et acéré d’un objet dans sa nuque la fit sursauter et, d’instinct, elle se retourna.
Le vieil homme était toujours assis tout près d’elle, une esquisse de sourire énigmatique sur les lèvres.
« Chut !.... Poursuivez… » Dit il d’une voix soudain radoucie.
Elle réprima un haussement d’épaules : cet homme était un original ou un fou que l’âge égarait. En dépit de son comportement étrange, elle jugea qu’il n’était pas en état physique de l’agresser ou de lui nuire d’une quelconque manière.
Elle reprit sa mission : lire encore, lire, obstinément...
Le vieil homme poursuivait son énigmatique manège avec une dextérité surprenante, maniant avec une précision machiavélique sa canne.
Insidieusement il en fit glisser la pointe dans le décolleté de sa robe ; exacerbant à outrance l’échancrure jusqu’à la naissance de la poitrine.
« N’ayez crainte ! » dit-il en courtisant à distance la gorge satinée puis, toujours armé de ce substitut de main, il redessina à travers le tissu léger les aréoles avant de jeter son dévolu sur la pointe des seins qui, aussitôt se dressèrent sous la stimulation acérée..
« Poursuivez… Mais poursuivez donc !»
‘’ Dolmancé : Il est très doux de scandaliser ; il existe là un petit triomphe pour l'orgueil qui n'est nullement à dédaigner : je vous l'avoue, mesdames, c'est une de mes voluptés secrètes : il est peu de plaisirs moraux plus actifs sur mon imagination’
Par une étrange alchimie les mots du livre prenaient vie et entraient en résonance avec ce trouble grandissant dont le vieil homme ensemençait sa peau, sans jamais qu’il ne la touche de ses propres mains.
L’homme s’était levé et, tel un fleurettiste, il poursuivait méthodiquement son œuvre mouchetée.
Désormais, la pointe de sa canne soulevait l’ourlet de sa robe et relevait celle-ci jusqu’au nombril. Sans transition, le vieillard fit pivoter habilement la canne jusqu’à ce que le pommeau entre en contact avec le corps de la jeune femme.
Un pommeau d’argent finement ciselé et dont la rotondité faisait oublier la froideur du métal pour n’être plus qu’un objet d’adoubement glissant sur son corps.
« Détendez-vous, ne pensez plus à rien » souffla le vieil homme et, joignant le geste au murmure, il écarta avec une douce violence les cuisses de la lectrice avant de poser le pommeau sur le renflement de son mont de Vénus.
Posément, avec une sorte d’application artistique, il fit glisser le pommeau dans l’entrejambes de la jeune femme et s’activa dans un mouvement de va en vient comme s’il voulait en polir la protubérance.
Le livre glissa des mains de la jeune femme qui ferma les yeux, domptée par l’étrange caresse qui ployait son corps offert en pâture aux fantasmes du vieil homme.
Le plaisir naissait entre ses jambes et elle ne pouvait le réprimer. Elle se livra dans un épanchement humide qui coulait abondamment et détrempait le fond de sa petite culotte de coton.
Elle ne pensait plus et toutes ses peurs s’étaient envolées sous l’emprise magnétique de ce plaisir inondant son corps devenu non défendant.
Elle oublia le temps, le lieu et la situation jusqu’à se fondre, se confondre et n’être plus que cette volupté jouissive suspendue aux mouvements funambules d’un pommeau.
Au bout de quelques minutes, le plaisir l’emporta dans un incoercible cri fauve.
Lorsqu’elle ouvrit les yeux, son regard croisa celui du vieillard plongé dans la contemplation de son extase féminine. L’homme se tenait debout, appuyé sur cette canne aux pouvoirs ensorceleurs. Son visage était impénétrable mais ses yeux avaient perdu leur couleur délavée et un petit éclat miroitait au centre des pupilles.
Le vieillard glissa une main dans la poche de son peignoir en en sortit une enveloppe cachetée qu’il tendit dans un silence lourd à sa lectrice avant de pointer sa canne en direction de l’entrée de l’appartement.
La jeune femme se releva, ajusta sa robe et remit de l’ordre dans ses cheveux avant de s’éclipser sur la pointe des pieds.
La rue l’accueillit dans un vertige de lumière, un déluge de bruits et un flot ininterrompu de circulation.
Elle avançait, telle une somnambule parmi la foule des passants, son corps flottait encore et sa tête était toujours embrumée.
Elle éprouvait bien des difficultés à se réapproprier son individualité, encore imprégnée profondément par cette expérience insolite qui avait moins prostitué sa chair qu’elle n’avait dévoyé son âme sur les chemins tortueux de la perversion.
Récit imaginé et mis en scène par Elise.
Les décors sont signés Roger Harth
Les costumes cousus main par Donald Cadwell…
Photo issue du Net
Création d' Alain Grand / Artiste peintre
L’adresse correspondait à un immeuble de style Haussmannien. Elle leva la tête, subjuguée par la majestueuse façade où, entre les corniches en saillie, courait le serpentin volage des balcons .
D’un index tremblant elle composa la combinaison du digicode que son interlocuteur lui avait confiée par téléphone.
« Monsieur âgé et malvoyant recherche jeune femme pour lui faire la lecture »
L’annonce avait piqué au vif sa curiosité d’une manière inexplicable...
Alors qu’elle s’engouffrait dans l’ascenseur, elle jugea sa démarche si déraisonnable qu’elle faillit céder à l’envie de rebrousser chemin.
Elle tâta son sac à main , rassurée en sentant sous sa paume le renflement de la bombe lacrymogène, arme discrète dont elle ne séparait jamais... au cas où.
Elle appuya brièvement sur la sonnette dont le son aigrelet ébranla la somnolence douillette du palier.
Des pas rythmés par le martèlement sec d’une canne se rapprochaient inéluctablement puis
une clé tourna lourdement par deux fois dans la serrure.
Un peignoir de brocart surmonté d’une belle tête de vieillard au regard délavé et encadrée par une chevelure de neige nouée en catogan
apparut dans l’embrasure de la porte.
« Ah … enfin ! » dit la voix avec une autorité naturelle que le grand âge n’avait pas entamée.
« C’est par là » dit l’homme en pointant sa canne vers le fond faiblement éclairé de ce qui semblait être une somptueuse enfilade de pièces.
Elle le suivit à distance, aussi déconcertée par le personnage que par la pénombre qui régnait dans l’appartement…
Le vieil homme avançait avec cette lente conviction que confère la parfaite connaissance des lieux.
Parvenu à l'orée de cette trouée de lumière, il s’effaça et lui demanda de le précéder dans la pièce.
Haut de plafond et vaste, l'endroit tenait à la fois du bureau, de la bibliothèque, de la chambre mais aussi du boudoir par le raffinement des étoffes, la profusion de tapis, l'épaisseur des doubles rideaux et la ponctuation d'éclairages diffus savamment disposés au point de convertir cet espace en salon des plus intimes.
« Approchez… Plus près… Encore plus près vous dis-je ! »
Comme une enfant apeurée elle s’avança vers lui, jusqu’à portée de main.
« Que diable ! De quoi donc avez-vous peur ? » dit l’homme sur un ton mi-badin, mi-agaçé tandis que du pommeau de sa canne, il suivait les courbes de son corps dans un invisible sculpture en arabesques d’ombre et de silence.
Satisfait de son inspection, il laissa choir la canne sur le sol avant de s’emparer de son visage comme pour le modeler entre ses mains…
« Chut ! Ne dites rien et ne bougez pas … Je vous ai devinée ; maintenant laissez moi vous découvrir… »
Il lissait de ses doigts les paupières fermées de la jeune femme, suivait délicatement l’arête du nez, surlignait le bombé des pommettes, l’ourlet des oreilles, courtisait la rondeur du menton et s'assurait de la fragilité de ce cou de colombe.
« Bien, très bien ! » affirma t-il sur ton presque enjoué qui tranchait avec l'allure guindée de vieil aristocrate. Puis il lui intima l’ordre de se diriger vers la bibliothèque pour extraire de ses rayonnages le sixième livre à gauche situé sur la deuxième étagère.
En partant du bas précisa-t-il...
( A suivre...)
Elise
Retour de vacances....
On n'a pas fait la Route 66, préférant un autre numéro
Les bikers étaient aussi disponibles qu'avenants.... leurs engins bien lustrés...
Bref, la tentation était trop forte et l'occasion trop belle pour tester ces superbes machines.
Petit clin d'oeil et bises au passage à Marie qui a déjà elle aussi testé et approuvé cette ambiance festive, conviviale et bon enfant
!
« Je te donnerai
Tous les bateaux,
Tous les oiseaux, tous les soleils
Toutes les roses
Toutes les choses qui t'émerveillent
Je te donnerai
Les océans, les goélands
Et les fruits d'or
L'île au trésor
Et les grands bals sur les étoiles »
Michel Polnareff
Nous mettons les voiles pour quelques jours et vous emportons dans nos rêves ...
A très bientôt ...
Bises à tous et toutes
E&M
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